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Réfugiés. Les bonnes pratiques de l’Équateur

Courrier International, 27/06/2018

Après
avoir lui-même été un pays que l’on quittait, l’Équateur est devenu une terre
d’asile et accueille plus de réfugiés qu’aucune autre nation d’Amérique latine,
en leur concédant de vrais droits.
Une
enfant réfugiée dans un camp de l’UNHCR à Portoviejo, en Équateur, le 4 juillet
2016. Photo : AFP / RODRIGO BUENDIA AFP or licensors

Avec plus
de 60.
000 réfugiés
sur son sol, l’Équateur est de loin le premier pays d’accueil en Amérique
latine, “bien avant le Brésil ou le Mexique, qui sont notablement plus vastes”,
note BBC
Mundo
, et qui comptent respectivement près de 10.
000 et 6.200 réfugiés.

Selon les
chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR),
l’Équateur, avec ses 20 millions d’habitants, a régulièrement accueilli
depuis 1989 des voisins colombiens fuyant le conflit armé dans leur pays, et
qui représentent 98 % des personnes disposant du statut de réfugié en
Équateur. Ces derniers temps, les Vénézuéliens forment un nouveau contingent
d’exilés, aux côtés d’Afghans, d’Érythréens, d’Irakiens ou de Cubains.
Comme un
Équatorien lambda
Selon la
responsable locale de l’UNHCR, María Clara Martín, citée par BBC Mundo,
l’Équateur “met en œuvre nombre de bonnes pratiques qui pourraient servir
d’exemple à d’autres pays mais aussi au reste du monde.”
Ainsi,
l’Équateur s’est doté en 2017 d’une loi dite de “mobilité humaine” (Movilidad
Humana), qui donne aux exilés des droits, leur assure une protection, et “leur
propose des solutions durables, notamment la naturalisation après trois ans de
séjour”, explique Mme Martín.
Cette loi
a également instauré la délivrance aux réfugiés, dès les premiers mois, d’un
document d’identité semblable à celui des Équatoriens, ce qui facilite leur
insertion dans le travail.
L’une des
raisons de cette politique d’accueil, explique BBC Mundo, est que le pays a
lui-même connu une émigration massive de ses ressortissants dans les années
2000. À cette époque, une grave crise économique et une forte dévaluation de la
monnaie avaient contraint de nombreux Équatoriens, réduits à une grande
pauvreté, à partir vers les États-Unis et l’Europe, principalement
en Espagne.