Congo-Brazzaville: “gouvernement de rupture”
Réélu il y a un mois,
le président congolais Denis Sassou Nguesso a nommé dimanche matin
un nouveau gouvernement, une composition marquée par le départ de
plusieurs caciques du parti au pouvoir, indéboulonnables depuis
vingt ans.
Selon un décret lu à la télévision
publique, la nouvelle équipe nommée par le président congolais sur
proposition de son Premier ministre Clément Mouamba, lui-même
désigné à ce poste le 23 avril, compte 38 ministres dont trois
ministres d’État et trois ministres délégués.
Quatre ministres d’Etat, tous des
caciques du régime, n’ont pas été reconduits: Me Aimé Emmanuel
Yoka (Justice), le général Florent Ntsiba (Sécurité sociale),
Isidore Mvouba (Développement industriel) et Rodolphe Adada
(Transports).
Seul rescapé, Gilbert Ondongo qui
demeure ministre d’État, mais cette fois à l’Economie et au
Développement industriel. C’est Calixte Ganongo, qui récupère le
portefeuille des Finances. Celui-ci, cadre de la Société nationale
des pétroles du Congo (SNPC) fait ainsi son entrée au gouvernement.
L’inamovible ministre de l’Économie
forestière depuis 19 ans, Henri Djombo, est promu ministre d’État
en charge de l’Agriculture. Au total 16 personnalités font leur
entrée dans la nouvelle équipe qualifiée de «gouvernement de la
rupture».
On y note la présence de huit femmes, un record.
Des jeunes qui avaient soutenu le
président Sassou Nguesso dans son projet de changement de
Constitution, lui ayant permis de se représenter à la
présidentielle de mars, ont également été récompensés.
C’est le cas de Léon Juste Ibombo qui
hérite du ministère des Postes et télécommunications; d’Ines
Bertille Nefer Ingani, ministre de la Promotion de la femme, ou
encore de Digne Elvis Okombi Tsalissa, chargé des Relations avec le
parlement.
Charles Richard Mondjo et Raymond
Zéphyrin Mboulou conservent respectivement les portefeuilles de la
Défense et de l’Intérieur, tandis que Thierry Moungalla demeure
ministre des Médias et porte-parole du gouvernement.
M. Sassou Ngouesso a obtenu en
décembre la possibilité de se représenter après un changement de
Constitution validé par un référendum contesté et qualifié de
«coup d’État» par ses détracteurs, avant de faire avancer au 20
mars la présidentielle qui devait avoir lieu en juillet. Sa victoire
est qualifiée de «forfaiture» par cinq candidats d’opposition,
unis par un pacte «anti-Sassou».
Il a placé son nouveau mandat à la
tête du Congo, pays pétrolier d’Afrique centrale de 4 millions
d’habitants, sous le signe de l’économie et du social.