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« La joie a Disparu » : Tandis que Ramadan commence, Les Gazaouis craignent un prochain cycle de violence

french.palinfo 11/Mai/2019
Des centaines d’habitations ont été détruites par les attaques israéliennes sur la bande de Gaza, laissant de nombreuses familles sans logis et refroidissant l’ambiance pour le saint mois de jeûne.

Une première évaluation des dommages dus aux attaques israéliennes dans la bande de Gaza depuis samedi matin, effectuée quelques heures après l’annonce d’un cessez-le-feu, a estimé leur coût à au moins 5 millions de dollars (4,5 millions €).
Le directeur du ministère du travail de Gaza, Naji Sarhan, a dit lundi que 130 maisons étaient complètement détruites à Gaza et que 700 autres étaient partiellement endommagées. Les enceintes militaires et services appartenant à d’autres groupes palestiniens attaqués par les Forces de Défense Israéliennes sont à ajouter à ces données.
Des centaines de familles de la bande de Gaza se sont retrouvées sans abri du fait des attaques et le gouvernement palestinien de Gaza ainsi que des groupes humanitaires sont obligés de trouver des solutions pour elles, a dit Sarhan. « En même temps que trouver une solution de logement, il y a des familles qui ont besoin d’une assistance immédiate en biens de première nécessité et humanitaires » a ajouté Sarhan.
Les autorités de Gaza n’ont pas encore achevé la construction d’immeubles détruits lors de l’opération Barrière Protectrice à l’été 2014, quand 12 000 habitations avaient été détruites, a dit Sarhan. Environ 9700 logements ont été achevés et des centaines de familles ont toujours besoin d’une solution, a-t-il ajouté.
Le Centre Al Mezan pour les Droits Humains, qui a aussi commencé à examiner les dégâts causés par les attaques, a dit que c’étaient là les dommages les plus importants depuis Barrière Protectrice. La compagnie d’électricité de Gaza a fait état de graves dégâts sur le réseau électrique et des pêcheurs de Khan Younis ont mentionné des dégâts sur les bateaux et sur le port de pêche.
« Si, dans des attaques précédentes, les coups ont porté sur des services et des bâtiment connus telles des enceintes de sécurité, cette fois, il y a eu des attaques sur des bâtiments civils et des bâtiments d’habitation », a dit à Haaretz Samir Zaqout, le directeur adjoint d’Al Mezan.
Zaqout a noté que la situation difficile à Gaza a empêché de nombreux habitants de penser au mois de Ramadan. « Vous voyez des gens vivants errer dans les rues mais, intérieurement, ils sont morts, surtout la plus jeune génération et les étudiants en fin d‘études, qui n’ont rien à faire » a-t-il dit. « Il faut qu’il y ait quelqu’un dans le monde qui se réveille et qui comprenne que Gaza est au bord de l’effondrement à tous points de vue. Il est impossible de parler tout le temps de « donner des calmants et attendre la prochaine crise ».
Le début de Ramadan était prévu pour lundi dans toute la bande de Gaza et les mosquées se sont remplies de fidèles dimanche soir. Les préparatifs de Ramadan ont commencé la semaine dernière dans les centres villes de la bande de Gaza et les centres commerciaux étaient éclairés avec les luminaires spéciaux qui symbolisent ce mois. Malgré la situation économique difficile de Gaza, avant le week-end, on espérait que l’atmosphère reste heureuse malgré tout.
« C’était le week-end et la fin du mois, il y avait ceux qui avaient toutefois perçu leur salaire et donc on espérait du changement. Les propriétaires de boutiques et de supérettes étaient remplis d’espérance qu’il y aurait des acheteurs avant le début du mois » a dit Moneira, une activiste sociale qui vit dans le quartier Ramal de Gaza.
Quand les attaques ont commencé vendredi soir, la joie a disparu, a-t-elle dit. « On dirait que quelqu’un a voulu nous priver même de cette joie partielle, et tout le week-end et la soirée d’hier ont tourné au cauchemar » a dit Moneira. « Je ne sais pas si ce soir et les jours qui viennent les gens vont se remettre, mais malheureusement, cela ne dépend pas d’eux ».
Maintenant, dans la bande de Gaza, les Gazaouis attendent la mise en œuvre des différentes concessions sur lesquelles les négociations passées avec Israël avaient abouti à des accords, dont l’extension de la zone de pêche autorisée, l’entrée de fonds pour payer les salaires, l’ouverture des passages frontaliers et l’avancement de projets humanitaires dans l’espoir d’adoucir les conditions de vie d’habitants au désespoir.
7 mai | Jack Khoury pour Haaretz |Traduction SF pour l’AURDIP