General

Macron et la torture : une belle hypocrisie

CAPJPO-EuroPalestine 13 septembre 2018
La presse annonçait jeudi matin qu’Emmanuel Macron prendrait la parole, dans la journée, pour dénoncer la torture pratiquée par les forces françaises pendant la guerre d’indépendance du peuple algérien il y a soixante ans.

Le « geste fort » du président, à en croire l’Elysée, doit être une visite au domicile de Josette Audin, la veuve du jeune mathématicien Maurice Audin, militant du parti communiste algérien qui s’était rangé du côté de la résistance, enlevé, torturé et assassiné par l’armée française en 1957, dont le corps n’a jamais été retrouvé.
Pas plus que ceux de milliers d’Algériens, hommes, femmes et enfants, impitoyablement massacrés par l’armée coloniale pendant les 132 années que dura l’occupation de ce pays de 1830 à 1962.
Les responsables français, politiques et militaires, du recours systématique à la torture , notamment pendant la tristement célèbre « bataille d’Alger » de 1957, et qui avaient pour nom Massu, Bigeard, Aussaresses et autres Trinquier, sont morts dans leur lit depuis longtemps, généralement accompagnés dans leur cercueil par leurs légions d’honneur et autres breloques.
De toutes façons, à l’issue de la guerre d’Algérie, le gouvernement français avait décrété une amnistie générale, interdisant toute poursuite contre les auteurs de torture et autres crimes de guerre.
Le jeune Macron ne prend donc aucun risque en dénonçant aujourd’hui des faits aussi anciens, de la même manière qu’il avait qualifié l’an dernier, pendant sa campagne électorale, la colonisation de l’Algérie pour ce qu’elle avait effectivement été, « un crime contre l’humanité ».
Mais ce même Macron est bien placé pour savoir que de tels crimes se pratiquent encore aujourd’hui, et à grande échelle, en particulier par l’Etat d’Israël contre le peuple de Palestine.
Et là, non seulement Macron ne lève pas le petit doigt, mais il encourage au contraire les dirigeants israéliens à poursuivre leur sale besogne, en recevant par exemple à Paris le bourreau Netanyahou à 3 reprises successives en l’espace de moins d’un an. Pas un mot plus haut que l’autre non plus sur le sort de son concitoyen Salah Hamouri, arbitrairement détenu par Israël depuis plus d’un , sans jugement ni même mise en examen!