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Boris Johnson refuse de s’excuser après avoir comparé des musulmanes à des boîtes aux lettres

COURRIER INTERNATIONAL 08/08/2018
L’ancien ministre des Affaires étrangères britannique persiste et signe : il ne s’excusera pas, même sous la pression de la Première ministre et du président du Parti conservateur.

Ces derniers ont demandé à Boris Johnson de s’excuser après la publication d’une chronique dans laquelle il utilisait des propos jugés déplacés pour qualifier les musulmanes qui portent la burqa.

Une nouvelle fois, les propos de Boris Johnson font polémique. Cela fait suite à la publication, lundi 6 août, dans The Daily Telegraph, d’une tribune signée par l’ancien ministre des Affaires étrangères britannique. Celui-ci y a comparé les femmes portant des burqas à des “boîtes aux lettres” et à des “braqueurs de banque” avant de qualifier ce vêtement de “bizarre”et “ridicule”.
Très rapidement, ses déclarations ont provoqué un tollé général, si bien que Brandon Lewis, le président du Parti conservateur, a demandé à Boris Johnson de s’excuser pour ses propos que certains qualifient d’islamophobes.
La Première ministre, Theresa May, a partagé cet avis. Elle aussi a demandé à son ancien ministre de présenter des excuses, reconnaissant que “les mots utilisés par Boris (Johnson) avaient pu offenser des personnes”, cite The Guardian.
Pour autant, Johnson “refuse de céder à la pression” et ne s’excusera pas, précise à sa une du 8 août le quotidien britannique Metro. Une décision qui fait dire au président du Conservative Muslim Forum, Lord Sheikh, que des sanctions devraient être prises à l’encontre de l’ex-ministre eurosceptique, relate The Guardian :
Retirez-lui le soutien du parti. […] Il n’est pas au-dessus des autres, c’est un membre du parti. Le président du parti, la Première ministre, a le droit de le suspendre.”
Pour l’ancienne présidente du Parti conservateur Sayeeda Warsi, ce nouveau buzz est un moyen pour Boris Johnson de faire parler de lui et de s’attirer la sympathie d’une partie de l’opinion publique, à la manière de Donald Trump ou de son ancien conseiller Steve Bannon.
A contrario, après la réaction de Theresa May, les députés eurosceptiques conservateurs ont accusé Downing Street de vouloir “neutraliser” Johnson parce qu’il serait considéré comme une menace depuis qu’il a quitté le gouvernement.