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Cette lycéenne publie les lettres de harcèlement que reçoit sa nièce en sixième

Yves Souben 30/11/2017 
HARCÈLEMENT – “Suiscide toi”, “On vas te faire la misère”, “à se soire à la sortie” (sic)… Les insultes et menaces s’égrènent sur ces lettres anonymes, avec une écriture approximative. C’est une collégienne scolarisée à Épinal, qui les a reçues, comme le rapporte le quotidien Sud Ouest ce jeudi 30 novembre. “Vous trouvez ça normal qu’à 11 ans ils aient des propos pareils…” s’indigne sa tante, Ophélie, une lycéenne de Nancy.

Elle a publié les photos de ces missives sur son compte Twitter, ce mardi 28 novembre, soulevant une vague d’indignation. La publication a ainsi été rewteetée plus de 27.000 fois, et aimée plus de 14.000 fois. Parmi tous ces partages, le chroniqueur et journaliste Jeremstar s’émeut: “Je suis scandalisé et tellement en colère. Qui est cette petite? D’où viennent ces lettres? C’est d’une violence inouïe.” Dans ses tweets, la lycéenne qui témoigne des menaces reçues par sa nièce explique que tous les jours, ses harceleurs mettaient une lettre dans son casier. “Ma nièce est obligée de sortir avec la CPE à chaque fin de cours…”, écrit-elle, en précisant que malgré tout, elle ne changera pas de collège.
Pour la collégienne, ce harcèlement est particulièrement dur à vivre: “elle s’est demandée si elle ne devait pas mourir!” s’indigne Ophélie.
Le collège en question s’est emparé du dossier. “La CPE fait des recherches pour comparer les écritures avec ceux des 6e”, rajoute la lycéenne de Nancy. “Et elle a convoqué quelques élèves apparemment.”
Les gendarmes eux-aussi sont au courant. La mère de la collégienne a porté plainte face au harcèlement dont sa fille est victime, indique Ophélie sur Twitter.
En réponse à son tweet, de nombreuses personnes ont tenu à témoigner et surtout à apporter leur soutien, plusieurs proposant même d’envoyer eux-mêmes des lettres pour réconforter la collégienne. Pour la lycéenne, c’est aussi une occasion d’alerter sur le harcèlement scolaire. “Le problème c’est que ça touche énormément de monde, surtout les collégiens, il faut vraiment agir.” Selon les chiffres de 2015, 12% des élèves y seraient confrontés. Un plan de prévention national a été mis en place en 2016, rappelle Sud Ouest.