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L’écologie selon Marine Le Pen, entre marketing et mascarade

2 Mai 2017


Avec sa visite surprise à l’usine de Gardanne, dimanche, Marine Le Pen cherche à occuper le terrain de l’écologie, déserté par Emmanuel Macron. Une récupération politique qui s’inscrit dans la stratégie de séduction des électeurs de gauche menée par la candidate du Front National. Mais ce marketing écolo ne tient pas longtemps, dès qu’on se penche sur l’histoire et les prises de position des élus frontistes, productivistes, consuméristes et nucléocrates. Décryptage d’une mascarade.

Après sa visite aux salariés en grève de l’usine Whirpool à Amiens mercredi 26 avril, Marine Le Pen a donc renouvelé l’opération de communication avec la visite, ce dimanche, de l’usine Alteo à Gardanne (Bouches-du-Rhône). L’entreprise est au cœur de la polémique sur les rejets de « boues rouges » en Méditerranée. Les portes sont cette fois restées fermées pour la candidate frontiste, la direction n’ayant pas été avertie de sa venue. Pour le reste, la méthode est une copie-conforme de la visite à Amiens : même effet de surprise dans l’organisation, même cynisme dans le discours et même emballement dans l’écho médiatique. Après le social, l’environnement : dans une campagne qui a définitivement reléguée cette problématique aux oubliettes, la candidate frontiste s’est soudainement transformée en porte-parole des enjeux écologiques. Au menu, la promesse d’un grand ministère de la Santé et de l’Environnement, et l’objectif affiché, face aux pollutions de Gardanne, de « pouvoir mettre en protection nos compatriotes des risques environnementaux ».