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Démocratie : Face à la Suisse, la France fait pâle figure

9 Mai 2017


Ainsi les élections présidentielles 2017 prennent fin dans un étonnant malaise collectif. Abstentions records, irrégularités massives, montée de l’extrême droite, surmédiatisation de certains candidats et chantage affectif assurant une victoire à contre-cœur de Macron, certains parlent de la pire élection jamais connue. Mais que reste-t-il de la démocratie française ? Est-elle seulement toujours en mesure de représenter la volonté d’un peuple dans la configuration du monde actuel ? Quand on regarde ce qu’il se passe chez nos voisins suisses, on comprend que tout n’est qu’une question de perspective… Notre pays dit « des droits de l’homme et de la démocratie» semble accumuler des lacunes en matière de représentativité du peuple. Cette question a d’ailleurs été soulevée durant ces derniers mois par beaucoup des candidats à la présidentielle, excepté le gagnant des élections. Nous avons entendu parler, par exemple, du « 49.3 citoyen » de Benoît Hamon ou encore du « référendum d’initiative citoyenne » de Jean-Luc Mélenchon. La remise en question de notre modèle démocratique fait irrémédiablement son chemin dans les esprits. À un mois des élections législatives, que peut nous enseigner le modèle suisse ?

La singularité suisse

Afin de bien apprécier la question suisse, arrêtons-nous un instant sur son système politique qui est singulièrement différent du nôtre : Alors que nous vivons dans une démocratie majoritaire, incarné dans la puissante symbolique du Président, les suisses se sont dotés d’une démocratie consociationnelle ou consociative. Dans les faits, comment ça marche ? Tout d’abord, et de la même manière que chez nous, les électeurs suisses élisent leurs représentants. Ces représentants vont siéger à l’Assemblée fédérale, composée du Conseil des États et du Conseil National. Le gouvernement (le Conseil Fédéral) est composé de 7 personnes élues par le Parlement et qui représentent toutes les principales forces politiques du pays. C’est pour cela qu’on parle de « consensus » puisque dans ce modèle, il n’y a pas de parti d’opposition : la pluralité est au cœur du système.