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Et si les petites fermes étaient l’avenir de l’agriculture ?

15 Avril 2017

Un tiers des exploitations agricoles françaises sont des « petites fermes ». « Archaïques », « condamnées à disparaître », les préjugés qu’elles subissent ont la vie rude. Pourtant, en favorisant la biodiversité, créant de l’emploi ou maintenant le tissu social, les petites fermes montrent le chemin aux plus grandes.

Claye-Souilly (Seine-et-Marne), reportage

Les bâtiments tournent le dos aux derniers pavillons s’égrainant le long de la nationale regardent vers la forêt. Le vent apporte le bruit de fond des voitures, qui se mêle aux chants des oiseaux, perturbés par quelques caquètements, puis des pas assourdis par le sol terreux. C’est un rituel : tous les matins, Isabelle Godard remplit ses seaux de céréales, traverse la cour, avant d’ouvrir les portes du poulailler dans une volée de plumes rousses.
En cette fin février, la ferme n’accueille plus qu’une seule petite « bande » de 90 poules pondeuses. Bientôt arriveront de nouveaux poussins pour les volailles de chair, qui viendront remplir les deux autres poulaillers : la ferme produit également 600 poulets, oies, canards et pintades par an. Tout ce petit monde n’est nourri qu’avec des céréales produites sur place.
Cet effectif est une broutille comparée aux exploitations de milliers de volatiles qui donnent à la France son rang de cinquième productrice mondiale de volailles. « Tous les jours, quand je viens donner à manger, je vérifie l’état des fientes. Avoir de petits poulaillers permet d’être très attentif à l’état sanitaire de chacun, et de pouvoir les soigner en préventif », précise l’agricultrice. Ainsi, elle évite les antibiotiques, bien qu’ils soient autorisés à petite dose en bio. Autre avantage, ses poules sont bien plus aventureuses que celles des élevages classiques, et mènent réellement leur vie dehors. « J’ai planté des arbres et aménagé des abris, car, en fait, ce sont des animaux qui n’aiment pas être en terrain dégagé », montre-t-elle. Avantage, les pommiers ont même permis de faire du jus l’année passée.