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Après le nucléaire, comment l’Allemagne se prépare à une sortie du charbon

26 Avril 2017


Depuis que l’Allemagne a définitivement décidé, après Fukushima, de sortir de l’énergie atomique à l’horizon 2022, cette politique est souvent décriée en France : elle aurait eu pour conséquence une augmentation du recours au charbon, extrêmement polluant. Pourtant, la part du charbon dans le mix énergétique allemand n’a pas augmenté depuis 2011. Elle reste en revanche très élevée, à 40 % de l’électricité produite. Mais les choses changent. Et le débat sur une sortie de ce combustible fossile, incontournable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays, monte en puissance. Avec une question : quel avenir pour les 29 000 employés du secteur ?

C’est un argument ressassé par les partisans de l’énergie nucléaire en France : depuis sa sortie du nucléaire décidée en 2011, l’Allemagne aurait augmenté son recours au charbon pour produire de l’électricité. Or, le charbon est une source d’énergie particulièrement émettrice de gaz à effet de serre (GES), et donc nuisible au climat.

Bien qu’extrêmement polluante, l’Allemagne tire de cette énergie une grande partie de son électricité, soit autour de 41% – environ 18% de houille et 23% de lignite, deux type de charbons différents. De nouvelles mines de lignite doivent même entrer en fonction dans les prochaines années (voir notre article). Pour autant, il est faux d’affirmer que le pays a accru sa consommation de charbon en conséquence de la décision prise par Merkel et le Bundestag il y a six ans, et l’arrêt immédiat de huit des réacteurs nucléaires parmi les plus anciens du pays.