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Comment l’union des socialistes et de la gauche radicale a mis un terme à l’austérité au Portugal

7 Mars 2017


Depuis novembre 2015, c’est une union des gauches qui est au pouvoir au Portugal : un gouvernement socialiste soutenu au Parlement par les partis de la gauche radicale et les écologistes. Cette alliance inédite a réussi à mettre fin à l’austérité imposée pendant quatre ans par la troïka. Les composantes les plus à gauche ont imposé au gouvernement socialiste des mesures de revalorisation des bas salaires et des petites pensions, et de lutte contre le travail précaire. Avec succès : l’économie repart, le déficit public recule, et le petit pays du sud de l’Europe arrive même à convaincre Bruxelles du bien-fondé de cette politique. Un modèle à suivre ?

Mi février, Benoît Hamon, en visite de trois jours au Portugal, a rencontré des acteurs de l’union des gauches qui y gouverne depuis plus d’un an. On en parle beaucoup moins que la Grèce avec Syriza ou l’Espagne avec Podemos. A Lisbonne, la gauche a réussi à défaire une droite adepte de l’austérité. Le Parti socialiste a réussi à reprendre le pouvoir à la faveur d’une alliance inédite avec les forces de gauche radicale : le Parti communiste portugais, les écologistes, et le Bloco de esquerda (« bloc de gauche » [1])

En octobre 2015, c’est pourtant une coalition de droite – « Portugal en avant ! » – qui était arrivée première lors des élections législatives portugaises, avec 38 % des voix. Les différents partis de gauche gardaient, ensemble, une majorité des voix et des sièges au Parlement : les socialistes, deuxième avec 32 %, le parti anti-austérité Bloco de esquerda 10 % et l’Union des verts et des communistes 8 %.