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Gaza : l’ONU appelle à relancer l’économie deux ans après le conflit de 2014

26 Août 2016

Une scène de rue et un marché dans la ville de Gaza. Photo: Banque mondiale/Arne Hoel

26 août 2016 – Deux ans après le conflit de l’été 2014 à Gaza, 16 chefs d’agences de l’ONU en Palestine ont appelé vendredi à une circulation ininterrompue et fiable des matériaux et à un financement plus important afin de répondre aux besoins humanitaires et développer les perspectives économiques des 1,9 million habitants de Gaza.

Dans un rapport publié le même jour, les agences onusiennes documentent les progrès réalisés ces deux dernières années notamment dans la reconstruction des maisons entièrement ou partiellement détruites grâce aux efforts déployés par le gouvernement palestinien, les agences de l’ONU, les organismes non gouvernementaux, la communauté internationale des bailleurs de fonds, le secteur privé et surtout les ménages palestiniens eux-mêmes.

Le rapport indique par ailleurs que tous les hôpitaux, cliniques et écoles endommagés ont été réparés et que la reconstruction des infrastructures de santé et d’éducation qui ont été entièrement détruites est en cours.

Malgré ces améliorations, des problèmes persistent. « Bien que des progrès réels soient en cours, la réparation des dommages causés par les 51 jours d’hostilités ne peut pas être notre seul baromètre de réussite, étant donné que les indicateurs humanitaires et socio-économiques étaient déjà très mauvais avant 2014 », a prévenu le Coordonnateur des Nations Unies pour l’aide humanitaire et les activités de développement, Robert Piper. « Nous devons inverser la trajectoire du ‘dé-développement’ de Gaza et répondre aux besoins d’une population qui a traversé trois différents conflits consécutifs, neuf ans d’un blocus israélien et les conséquences des divisions internes palestiniennes qui, le tout combiné, ont affecté tous les aspects de leur vie quotidienne ».

Selon l’ONU, les progrès restent particulièrement lents dans les secteurs productifs, notamment dans l’agriculture, en raison de déficits de financement et des restrictions des mouvements de personnes et de biens. « S’attaquer à la reprise économique exige beaucoup plus d’investissements financiers et de sérieux changements politiques, y compris la levée des restrictions sur les importations et les exportations », a souligné M. Piper. « L’amélioration de la coopération entre Ramallah et Gaza est également une condition préalable pour obtenir une plus grande dynamique tandis que l’espace de manœuvre des acteurs humanitaires travaillant à l’intérieur de Gaza doit être protégé et respecté à tout prix ».

Selon la Banque mondiale, seulement 40% des 3,5 milliards de dollars promis par les donateurs en octobre 2014 avaient été déboursés en avril 2016. Le financement des travaux de reconstruction restants et d’importants investissements dans le secteur productif font crucialement défaut, ce qui entrave davantage la capacité des gens à sortir de la crise.

« Les enjeux sont élevés, si nous voulons éviter le désespoir et une nouvelle escalade de la violence », a averti M. Piper au nom de l’équipe pays de l’ONU en Palestine. « Toutes les parties doivent se réunir pour tracer une voie claire vers une paix juste et définitive. Et cela comprend une levée complète du blocus, tout en répondant aux préoccupations légitimes de sécurité d’Israël, et l’établissement de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ».