Coronavirus : si tu les connais, tu les invites?
Leopoldo Salmaso 16/04/2020 |
Depuis 3,7 milliards d’années, la vie sur la planète Terre est un “connectome”, grâce surtout à l’“internet viral”
Tradotto da Vanessa De Pizzol
Quand on observe les coïncidences très étroites entre les phénomènes, une erreur extrêmement commune consiste à en déduire une relation de cause à effet. Malheureusement, cette erreur se répète quotidiennement dans les médias : presque tous parlent de « morts par ou à cause du Covid19 » plutôt que de « morts avec Covid19 ». Et pourtant, l’ISS (Institut Supérieur de Santé), après examen des 1 1021 premiers dossiers cliniques1, communique que 1 071 parmi ces personnes (97,2%) sont mortes avec une ou plusieurs maladies importantes, au point de reléguer à un rôle marginal la positivité au test SARS-CoV-2.
Mais ce n’est pas tout : avant de pouvoir raisonnablement considérer que le SARS-CoV-2 soit la “cause” de la mort des 31 personnes restantes, il reste beaucoup de choses à approfondir.
Partons des postulats de Henle-Koch (1840), aujourd’hui encore critère fondamental pour établir si un agent microbien X est la cause d’une maladie M : 1) le microbe X doit toujours être associé à la maladie M ; 2) le microbe X doit pouvoir être isolé en culture pure des tissus malades ; 3) s’il est inoculé à un animal récepteur, le microbe X doit reproduire la maladie ; 4) le microbe X doit pouvoir être à nouveau isolé du second animal.
Ces critères ont dû s’adapter aux nouvelles connaissances : surtout à cette évidence que, dans la plus grande partie des infections microbiennes, les porteurs sains dominent, à quelques rares exceptions près comme la rage, le sida, la malaria à Plasmodium falciparum chez les enfants ou même chez les adultes non immunisés.
Pour les autres “parasites” non seulement dominent les porteurs sains ou paucisymptomatiques, mais une série de considérations plus générales s’impose, étroitement liées à la co-évolution de la vie sur Terre, que j’ai traitée dans un récent article2.
Pour faire une synthèse : les virus avec leurs précurseurs (plasmides bactériens) sont présents sur Terre depuis 3,7 milliards d’années. Les virus sont des êtres vivants, mais des “messages en code génétique” qui transmettent une information entre chaque type de cellule vivante (bactéries, champignons, protozoaires, organismes multicellulaires, organismes “supérieurs” jusqu’aux plantes sexuées, aux mammifères, à l’homme). Dans les organismes supérieurs, les virus transmettent une information sur des “organes cible” de préférence, le message viral étant habituellement émis par les organes correspondants d’autres individus. Les virus sont extrêmement répandus dans tout milieu externe, et plus encore à l’intérieur de chaque être. L’organisme humain est composé d’environ 100 mille milliards de cellules propres (self). Ce même organisme est constitué de non moins de 10 bactéries et 100 virus pour chaque cellule self.
Malheureusement, la majeure partie des chercheurs occidentaux (dont les enquêtes sont financées presque uniquement si elles sont compatibles avec le dogme mécanisme-déterminisme, ayant des répercussions inexorables sur la carrière) s’intéresse aux 8% de l’ADN qu’on peut relier aux caractères physiques visibles et mesurables, et dédaigne les 92% restants au point de l’appeler ADN- “poubelle”…
Dans le domaine de la science commence à apparaître une branche de la Génétique, l’Epigénétique, qui étudie comment à partir d’un patrimoine génétique (génotype) identique se développent des caractéristiques visibles (phénotypes) différents, fait extrêmement évident chez les jumeaux homozygotes. Encore plus éclatant le fait qu’une seule cellule fécondée se divise jusqu’à générer des milliards de cellules qui contiennent toutes le même ADN mais qui se différencient en allant constituer des organes (foie, poumon, rein, etc.) et des systèmes (squelettique, sanguin, cérébral, etc.) extrêmement différents mais tous coordonnés en une entité psychosomatique unique et irremplaçable.
Malheureusement, même les épigénéticiens savent nous dire énormément de choses sur la MANIERE dont se déroule l’épigénèse, ils s’interrogent très peu (et s’ils le font, ils se gardent bien de le révéler) sur les RAISONS.
MANIERE : les gènes de l’ADN sont ré-primés ou ex-primés à travers des réactions biochimiques de méthylation ou d’acétylation ; le phénotype est influencé par des facteurs environnementaux comme les rythmes circadiens, le régime alimentaire, etc., etc. De nombreux spécialistes reconnaissent que, parmi les facteurs environnementaux qui influencent les conditions de santé/maladie doivent également être incluses les émotions, au vu de l’évidence scientifique selon laquelle l’anxiété, le calme, la peur, la confiance, la haine, l’amour, etc. activent de manière extrêmement différente notre système neuro-végétatif, bio-humoral, hormonal, immunitaire. Les plus téméraires vont jusqu’à faire l’hypothèse que même l’ADN-“poubelle” jouerait un certain rôle dans le développement du phénotype, ou mieux encore, de l’épigénome.
RAISONS : cette question pue déjà l’hérésie, le finalisme, ressemble aux « pourquoi » des philosophes, donc il est interdit de la poser dans les cours universitaires, de plus en plus réduits aux rites du scientisme. Mais une science sans pourquoi est pure technologie : chose que désormais les ordinateurs et les robots savent faire sans nous et mieux que nous. Il sera alors opportun d’enrichir le domaine de la Science avec des interrogations saines, par exemple : – Comment se fait-il que l’embryon humain, dans son développement intra-utérin, reparcoure les grandes étapes de l’évolution en passant d’un stade d’« amibe » à celui de « ver », de « poisson » et de mammifère ? Le prétendu ADN-“poubelle” est-il une “archive” gardant la mémoire de la coévolution de la vie sur Terre ?
– Comment se fait-il que les mitochondries de chaque cellule humaine, les cils de l’appareil respiratoire, les flagelles du tube digestif, les cônes et bâtonnets de la rétine de l’œil (et bien d’autres choses encore) ont une composition biochimique et une ultrastructure identique à celle des bactéries correspondantes3?
– Comment se fait-il que mon “self” soit composé à plus de 99,9% de bactéries et de virus ? Un “self pur”, non “contaminé” par des bactéries et des virus, pourrait bien exister ?
– Comment se fait-il que, si les bactéries sont ubiquitaires depuis 3,7 milliards d’années, et que les virus sont encore plus ubiquitaires étant donné qu’ils « contaminent » tout et tous, bactéries comprises, comment se fait-il que la Vie ne soit pas « morte de maladie infectieuse » ?
– Comment se fait-il que, même dans les infections aux dénouements meurtriers telles peste, choléra, variole, typhus, etc. la condition prédominante soit celle de porteur sain ou paucisymptomatique, tandis que la maladie grave et/ou mortelle ne touche pas plus d’un tiers des personnes contaminées ?
– Comment se fait-il qu’aucun « scientifique officiel » n’ait encore créé l’expression “internet viral” s’il est vrai comme il est vrai que les virus sont des messages en code génétique que chaque cellule vivante émet et reçoit sans relâche, avec un bénéfice co-évolutif évident pour chacune et pour toutes les espèces vivantes ?
– Comment se fait-il que les virus se voient inexorablement associés à une maladie (en latin, virus = poison), tandis que la fonction de l’internet viral est manifestement de « maintenir le consensus informé » à chaque niveau de la Vie sur Terre ? Il est peut-être anti-scientifique d’affirmer que chaque phénotype est non seulement un épigénome mais aussi un « connectome », étroitement connecté au Tout à travers l’internet viral ?
– Comment se fait-il qu’on ne parle de rétrovirus uniquement pour les accuser du Sida et qu’on ne dit jamais que sans rétrovirus les mammifères n’existeraient même pas4 (voire même toute espèce entièrement sexuée) ?
Pour finir, en admettant et en concédant uniquement de façon partielle que SARS-CoV-2 soit une de ces exceptions (maladie) qui confirme la règle (co-évolution pacifique) :
– Comment se fait-il que personne ne se demande quel avantage co-évolutif les coronavirus apportent aux animaux, homme compris, étant donné que la sélection naturelle les récompense depuis des milliards d’années ? La littérature ne recèle pas l’ombre d’une timide allusion à de telles questions ? Je commencerais avec une hypothèse minimale : les coronavirus, en provoquant une inflammation légère et limitée aux premières voies aériennes (prioritairement en saison hivernale), stimulent les défenses locales aptes à combattre tout type de corps étranger, vivant ou non, et à l’expulser au moyen d’éternuements : de cette manière ils nous protègent contre les maladies plus graves…
Notes