« On devrait faire sauter les ponts » : le coronavirus déchaîne une guerre de classes dans les Hamptons, lieu de villégiature des riches New-Yorkais
Maureen Callahan 24/03/2020 |
La guerre des classes est déclarée dans les Hamptons.
Tradotto da Nicolas Casaux
Les habitants à l’année, en grande partie des employés qui nettoient et aménagent le paysage pour les congés d’été des super-riches — qui supportent donc toutes sortes d’avanies et de comportements abjectes en échange d’un salaire — ne se taisent plus.
« Il n’y a plus un seul légume en ville », affirme un habitant de Springs, un quartier de travailleurs d’East Hampton. « À cause de ces individus élitistes qui pensent qu’ils n’ont pas à suivre les règles. »
Et la pénurie alimentaire qui sévit ici n’est pas le seul problème. Tous les aspects de la vie, et surtout les soins médicaux, sont mis à rude épreuve par l’afflux soudain de riches Manhattanites paniqués fuyant New-York, apportant avec eux leur mépris et leur indifférence pour les petites gens — et dans certains cas, apportant sciemment le coronavirus.
Le résident de Springs ajoute que son amie, une infirmière locale, lui a confié qu’une riche femme de Manhattan testée positive au coronavirus a appelé le petit hôpital de Southampton pour dire qu’elle était en route et qu’elle avait besoin d’un traitement.
On lui a alors répondu de rester à Manhattan.
Au lieu de quoi, elle aurait pris les transports en commun, ne parlant à personne son état de santé. Puis se serait présentée à l’hôpital de Southampton, exigeant d’être admise.
« Une autre personne a pris un jet privé pour venir ici à East Hampton sans prévenir personne jusqu’à l’atterrissage », explique l’habitant. « C’est ça le pire. Le virus est déjà là, et nous n’avons pas de ressources médicales. »
« Nous sommes tout au bout de Long Island, à la pointe, et des vagues de gens apportent cette m*rde », déclare James Katsipis, un résident de longue date de Montauker. « Nous devrions faire sauter les ponts. Pour ne pas les laisser venir. »
Tout cela a commencé il y a une semaine. D’abord, il y a eu des publications sur les réseaux sociaux de riches exhibant leur flotte de 4×4 — parfois trois par famille — remplis d’aliments frais et en conserve achetés en ville, annonçant qu’ils se dirigeaient vers leurs résidences secondaires dans l’Est, où ils se sont empressés de vider tous les rayons des supermarchés.