Aujourd’hui plus que jamais, l’Argentine
Noam Chomsky 13/08/2019 |
Voici le message adressé par Noam Chomsky aux Argentin·es à la veille des élections primaires qui ont la victoire du candidat péroniste. À voir ce résultat, il semble qu’il ait été entendu.
Tradotto da Fausto Giudice
Le processus d’avancée néolibérale que Mauricio Macri a développé pendant sa présidence n’est pas seulement un problème pour les Argentins. Et il n’ a absolument rien de nouveau, ni d’exclusif. Il se produit au Brésil de la même manière dramatique, mais cela ne se limite pas non plus au contexte latino-américain. En fait, en ce moment même, le gouvernement conservateur britannique essaie de contrôler les grandes universités, comme Oxford et Cambridge, pour promouvoir un modèle de marché, transformant les meilleures institutions académiques en simples tiroirs-caisses.
Macri est tout cela, il représente cela, il exprime cela, il commande cela, contre l’éducation publique. Et ce n’est pas par hasard : rien ne peut être plus menaçant pour ses objectifs que de libérer les gens, de les émanciper, de les aider à réfléchir, de les inviter à remettre en question ou de les pousser à s’interroger sur les réalités qu’aucun responsable marketing ne peut expliquer. Car tous les systèmes orientés vers la domination doivent s’allier aux mécanismes de l’aliénation, outrepasser le questionnement et transformer les gens en robots obéissants. Ici ou là, ce type de gouvernement suit toujours le même scénario : l’ensemble du budget de l’éducation transféré à la subordination.
À l’unisson, tôt ou tard, aux quatre coins de l’ Amérique latine, diverses démocraties se sont soumises aux diktats du FMI, signant consciemment les garanties de stagnation et les programmes d’ajustement qui non seulement ont réduit à néant le passé récent, fait s’effondrer le présent et conditionné l’avenir, qui sait pendant combien de décennies. Il ne s’agit ni de naïvetés ni d’erreurs, ce sont des politiques générales conçues au profit des riches et du pouvoir concentré, qui ne peut prospérer sans un peuple ligoté.
Ce n’est pas un hasard si tous ces gouvernements antipopulaires paient des campagnes incroyables sur les réseaux sociaux et parient sur des applications qui leur permettent de promouvoir le mensonge. Nous devons donc utiliser ces mêmes outils pour nous organiser de manière constructive contre l’oppression, car ce n’est qu’alors que nous serons capables de résister. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons rassembler les bonnes volontés, réfléchir aux problèmes et créer des structures qui nous permettent de nourrir, d’aborder et de surmonter ensemble nos moments les plus difficiles, jamais par la résignation, toujours par l’action, à l’intérieur comme à l’extérieur des réseaux.
Aujourd’hui, c’est moi qui crie.
Demain, ce sera votre tour.
#YoGritoNuncaMacri
#Je CrieJamaisMacri