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Belgique : Mustapha Awad enfin libéré, après 8 mois de détention en Israël

EuroPalestine 2 avril 2019
C’est avec une joie énorme que des proches ont accueilli le jeudi 28 mars à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem Mustapha Awad, au terme de 252 jours de détention arbitraire par le régime colonial israélien.

« Aujourd’hui, le Comité Free Mustapha est extrêmement heureux et fier de vous annoncer que l’artiste et ouvrier métallo belge Mustapha Awad a enfin été libéré de prison après plus de 8 mois de détention et d’incarcération injustifiée », indique le Comité dans un communiqué.
Mustapha avait été capturé à la frontière jordano-palestinienne par des garde-frontières israéliens le 19 juillet dernier et depuis avait été soumis à de la maltraitance assimilable à de la torture au regard de la Convention de Genève et à une campagne de propagande de l’extrême-droite israélienne visant à le faire passer pour un terroriste.
« Cette campagne, nous en avons la confirmation aujourd’hui, s’est soldée par un échec. Mustapha n’est pas et n’a jamais été un terroriste ni d’ailleurs toute personne se mobilisant pour plus de justice d’égalité et de liberté en Palestine, ou ailleurs dans le monde.
« Notre mobilisation, ainsi que l’excellente défense juridique de l’avocate israélienne Lea Tsemel ont été déterminantes, pour obtenir la libération de Mustapha.
La dernière semaine en prison a été un calvaire pour Mustapha
C’est seulement une semaine après la décision de sa libération anticipative que Mustapha a reçu du consulat belge les documents de voyage nécessaires pour qu’il puisse être expulsé vers la Belgique. Pourtant les autorités belges étaient bien au courant qu’il lui fallait un passeport provisoire, puisque les services de sécurité israéliens ont prétendu le mois passé d’avoir “perdu” son passeport.
Pendant ce temps, Mustapha a été trimbalé d’une prison à une autre, de Gilboa à Givon, de Givon à Megiddo, une autre prison de sécurité dans le Nord d’Israël, … toujours dans ces fameux “bostas”, les fourgons cellulaires que les prisonniers palestiniens craignent pour leur transport. Il a vécu une semaine d’enfer, il ne savait pas ce qui se passait et craignait que tout recommençait à la case départ.
La Belgique n’a pas protégé son citoyen
Une délégation du Comité Free Mustapha s’est rendue à cinq (!) reprises au ministère des Affaires étrangères. Dès le premier entretien, elle les a mis au courant les traitements inhumains dont Mustapha a été la victime lors des 25 jours d’interrogatoire en isolement total.
Alexis Deswaef, président d’honneur de la Ligue des Droits Humains en faisait l’historique lors du dernier entretien, le 6 février :
« Lors de la première rencontre, on nous a dit qu’il fallait prendre patience, que la diplomatie était progressive, qu’on allait d’abord faire des notes verbales. Ensuite, on a dit que c’était un cas exceptionnel, qu’il fallait attendre le procès. Et maintenant que le jugement a eu lieu, mais qu’une libération anticipative est possible, on nous dit qu’on ne peut rien faire. L’attitude de la Belgique a été tout à fait contraire concernant l’arrestation d’Amaya Coppens au Nicaragua. Le ministre Reynders est intervenu le lendemain même de son arrestation auprès du gouvernement nicaraguayen. Pourquoi ces deux poids, deux mesures ? Parce qu’il s’agit d’Israël. »
Sources : Comité Free Mustapha, Plateforme Palestine Charleroi