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Le port de Sète se dit prêt à accueillir l’Aquarius et ses 141 migrants

J. Lamard /Afp /lindep.fr 13/08/2018
L’Aquarius est pour l’instant “en position entre Malte et l’île italienne de Lampedusa”. Il attend depuis ce dimanche qu’un port sûr lui ouvre ses portes pour débarquer les 141 personnes à son bord. Le port de Sète propose de lui ouvrir ses eaux.

“J’ai fait savoir à l’association SOS Méditerranée que nous étions prêts à accueillir leur navire si les autorités françaises se chargent des migrants”, a indiqué ce lundi Jean-Claude Gayssot, président du port Sud de France, dont celui de Sète. Le navire humanitaire l’Aquarius, a secouru 141 personnes vendredi dernier lors de deux opérations de sauvetage au large des côtes libyennes. La moitié d’entre-eux sont des enfants et un tiers des femmes.
Un peu plus tôt ce lundi, la présidente de SOS Méditerranée, Sophie Beau, a lancé sur Franceinfo un appel à la solidarité en direction de “l’ensemble des pays européens” en les incitant “à prendre leurs responsabilités” pour trouver un port sûr au navire humanitaire. SOS Méditerranée avait reçu deux réponses négatives des deux pays à proximité du bateau, Malte et l’Italie. Samedi, le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite) a déclaré que l’Aquarius, “propriété d’un armateur allemand avec un pavillon de Gibraltar”, “ne verrait jamais un port italien”. Le président italien a précisé sur Twitter que l’Aquarius “ne peut pas aller où il veut, pas en Italie ! Arrêtez les trafiquants d’êtres humains et leurs complices.” Il suggère que l’Aquarius aborde les côtes françaises, britanniques, allemandes ou maltaises.
Danilo Toninelli, le ministre italien des Transports, a lui aussi réagi : puisque le bateau bat pavillon de Gibraltar, c’est à la Grande-Bretagne d’assumer ses responsabilités. « A ce stade, le Royaume-Uni devrait assumer sa responsabilité de garantir la sécurité des naufragés », a tweeté le ministre en charge des ports et des gardes-côtes italiens.
Autre “effet pervers de la non gestion” de ce problème humanitaire par les Etats, “des rescapés ont raconté que cinq navires leur sont passé devant sans s’arrêter”, condamne la présidente de SOS Méditerranée.
“Et aujourd’hui il n’y a aucun navire sur la zone de détresse, nous sommes très inquiets”. 
67 mineurs non accompagnés à bord
Dans la matinée de vendredi, le bateau a récupéré 25 migrants à bord d’une petite barque en bois.
L’après-midi, le navire humanitaire a secouru 116 personnes, dont 67 mineurs non accompagnés, essentiellement originaires de Somalie et d’Erythrée qui se trouvaient sur une embarcation en bois, “surchargée”, sans eau ni nourriture.
“Les gardes-côtes qui ont assuré le sauvetage nous ont dit qu’il ne pouvaient pas nous donner un port sûr. La Libye n’est pas un port sûr”, a estimé Mme Beau. 
Dimanche, une embarcation de 11 personnes, qui naviguait dans les zones maltaises, est finalement tombée en panne entre la zone maltaise et la zone italienne. Elle a été prises en charge par les gardes-côtes italiens, a encore indiqué la présidente de SOS Méditerranée.
En juin dernier, l’Aquarius avait récupéré 630 migrants au large de la Libye. Mais l’Italie et Malte avaient refusé de les laisser débarquer. L’odyssée du navire s’était achevée dans le port espagnol de Valence. L’Aquarius est ensuite resté un mois en escale technique à Marseille.