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Hongrie: Gay Pride sous haute sécurité après des menaces de l’extrême droite

Florence La Bruyère 07-07-2018
A Budapest, des milliers de personnes ont défilé ce samedi 7 juillet à l’occasion de la Gay Pride, la marche des fiertés. Ils étaient moins nombreux que les années passées. 

Le temps était radieux et l’ambiance joyeuse, mais cette Gay Pride s’est déroulée sous haute surveillance policière en raison des avertissements d’un groupuscule d’extrême droite. Le mouvement « Notre patrie », une branche dissidente du parti d’extrême droite Jobbik, appelle à interdire la Gay Pride.
Collier aux couleurs de l’arc-en-ciel autour du cou, Edit S danse avec l’insouciance de ses 18 ans. C’est la deuxième fois qu’elle participe à la Gay Pride. « J’adore cette ambiance, c’est comme un festival. Une fête de l’amour et de la tolérance. Et chacun peut être soi-même, c’est important », s’enthousiasme la lycéenne.
Mais les milliers de manifestants ont défilé dans des rues vides, interdites aux passants par sécurité. Un peu frustrant pour les spectateurs qui n’ont vu le cortège que de très loin.
« On vient de Cologne, en Allemagne, explique le touriste Andreas Schwabel, chez nous, toute la ville fait la fête pour la Gay Pride. Ici, le public est séparé du cortège par des barrières, par la police. C’est vraiment déprimant. »
« Ce gouvernement veut tout interdire »
La Gay Pride aura-t-elle encore lieu l’an prochain ? Orsolya Fabian, une Budapestoise de 39 ans qui travaille dans les relations publiques, est inquiète. Car une nouvelle loi tout juste entrée en vigueur limite la liberté de réunion.
« L’autre jour, dans le parc, une dizaine de jeunes bavardaient ensemble, raconte-t-elle. La police leur a dit qu’ils n’avaient pas le droit de se réunir. Ce gouvernement veut tout interdire. Lentement mais sûrement. »
Tenus à bonne distance des manifestants par la police, une quarantaine d’extrémistes de droite arboraient un t-shirt noir, sur lequel on pouvait lire ces mots imprimés en blanc « Normalisok », « gens normaux ».