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Mondial 2022 au Qatar: un rapport dénonce à nouveau les conditions de travail des ouvriers

Par Rédaction
Europe1, le 08 mars 2018

Un
nouveau rapport pointe du doigt les conditions de travail des ouvriers sur les
chantiers du Mondial au Qatar, dont certains cumulent 14 heures de travail par
jour. 
Des
ouvriers sont déjà décédés sur les chantiers du Mondial au Qatar.
@HANDOUT /
SUPREME COMMITTEE FOR DELIVERY / AFP

Jusqu’à
14 heures par jour, près de cinq mois sans repos… Un rapport d’une agence de
conseil britannique pointe une nouvelle fois les conditions de
travail des ouvriers immigrés
sur les chantiers du Mondial 2022 de
football au Qatar. L’étude, publiée mercredi soir par Impactt, une agence de
conseil de commerce éthique basée à Londres, estime que les longues heures de
travail représentent un problème pour beaucoup des 18.500 travailleurs sur ces
chantiers. Selon le rapport, 13 des 19 entreprises sous-traitantes surchargent
leurs ouvriers, les faisant travailler parfois plus de 72 heures par semaine.

Cinq mois
sans un seul jour de repos. “Dans le cas le plus extrême, (certains
ouvriers ont travaillé) 14 heures par jour (…) et 402 heures par mois”,
précise Impactt. Selon les lois du Qatar, les ouvriers ne peuvent pas
travailler plus de 48 heures par semaine, soit huit heures par jour, et doivent
bénéficier d’au moins un jour de repos par semaine. Le rapport, commandé par le
Comité organisateur du Qatar, rapporte également le cas de “huit
entreprises sous-traitantes qui ont fait travailler leurs ouvriers un nombre
excessif de jours d’affilée”. Ainsi, dans les cas les plus extrêmes,
certains ouvriers ont travaillé 148 jours de suite, soit cinq mois sans jour de
repos. Impactt avait déjà publié en avril dernier une étude aux conclusions
similaires.
Les
ouvriers remboursés de leurs frais d’agence. Le nouveau rapport a toutefois
salué une mesure introduite par le Comité organisateur du Mondial qui permet
aux ouvriers s’étant acquittés de frais d’agence pour travailler au Qatar
d’être remboursés par leurs employeurs. Le montant des remboursements s’élève à
quelque 824.000 dollars (666.000 euros). Depuis qu’il a remporté l’organisation
du Mondial 2022, le Qatar a fait l’objet de vives critiques, notamment pour le traitement de
la main-d’oeuvre formée de migrants
étrangers. Les autorités qataries
estiment avoir fait beaucoup d’efforts pour l’amélioration des conditions de
travail des ouvriers immigrés, comme l’abolition de la “kafala” – un
système de parrainage très controversé – ou l’introduction d’un salaire
minimum. Mais des ONG comme Amnesty International affirment que les
travailleurs immigrés au Qatar – quelque 2 millions – restent encore largement
exploités.