Thierry Beccaro raconte son enfance battue parce qu'”on ne doit plus se taire”
15/02/2018 |
CULTURE- Ce sont ses pires souvenirs. Derrière son sourire et sa joie de vivre, Thierry Beccaro cache des blessures jusque là enfouies au plus profond de lui.
Dans son livre confession intitulé “Je suis né à 17 ans”, en librairie ce jeudi 15 février, l’animateur de “Motus”, sur France 2, âgé de 61 ans, se confie sur son enfance battue.
“C’est la première fois que je raconte mon histoire”, explique l’animateur de “Motus” dans les colonnes du Parisien, avant de poursuivre: “Ça va surprendre plein de gens. À l’écran, on voit ma bonne humeur et ma bienveillance, mais pas mes peines. Alors, je vous avoue que j’ai un peu le trac (…) Les gifles, les brimades, les humiliations, ça fait forcément des adultes fragilisés”, avoue t-il.
Alors, c’est en racontant les blessures d’un “petit garçon victime de violences physiques et psychologiques insensées” et confronté à “des déluges de gifles et de coups” que l’animateur ouvre son livre: “Dès qu’il (son père, ndlr) est sous l’emprise de l’alcool, ce qui est très fréquent, le moindre prétexte, une note, un regard ou un geste, suffit pour entraîner un véritable déluge de gifles et de coups”, écrit-il. “J’avais des traces sur le corps. Et je n’avais pas les mots. On ne peut pas dénoncer ses parents. On les aime malgré tout”, explique t-il à Téléstar.
Si l’animateur de France 2 ne livre son témoignage qu’à 61 ans, c’est parce que jusque là, il lui était impossible de parler. À l’âge de 17 ans, il est témoin d’une scène qui le hantera à jamais. Une violente dispute entre ses parents éclate et dégénère lorsque son père dégaine son fusil en direction de sa mère: “C’est incommensurable! J’aurais voulu être un héros comme dans mes rêves les plus fous, lui casser un vase sur la tête. Je n’ai pas pu le faire (…) J’ai juste demandé : “Papa, qu’est-ce que tu fais ?”. Il a baissé l’arme et saisi ma mère à la gorge. Je suis mort à 17 ans”, confie-t-il à Téléstar.
Finalement, pour Thierry Beccaro, son livre est avant tout un appel à briser le silence: “On ne doit plus se taire. Si j’étais en colère contre mes parents, je l’étais aussi contre ceux qui devaient savoir et qui ne disaient rien. Aujourd’hui, quand je vois un père qui gifle son fils dans un restaurant, j’interviens. Pour moi, c’est insupportable. Quand j’entends des bruits suspects dans un appartement, je vais voir ce qui se passe. On peut aussi appeler le 119. Il faut protéger nos enfants”, conclue l’animateur dans le Parisien.