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Violences sexuelles lors de conflits armés : Angelina Jolie renvoie la balle à l’ONU

Stéphane Parent 16 novembre, 2017
Angelina Jolie, envoyée spéciale du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, vient d’énumérer à Vancouver lors d’une conférence internationale de l’ONU une liste des promesses, des lois et des résolutions qui ont été adoptées à travers le temps, mais qui ont échoué à freiner les violences sexuelles dans les situations de guerre.

Devant les dirigeants de 80 pays réunis au sommet des Nations unies sur les opérations de maintien de la paix, où il a beaucoup été question du rôle important des femmes en situation de conflit, l’actrice américaine n’a pas mâché ses mots lorsqu’elle a critiqué l’ONU, qui n’a même pas réussi à augmenter ses effectifs féminins dans les opérations de maintien de la paix.
« Cela fait 21 ans que l’ONU promet de réagir aux agressions sexuelles perpétrées par des soldats de maintien de la paix et d’augmenter le nombre de femmes déployées dans les opérations. Pourtant, l’exploitation de civils sans défense a toujours lieu. Et encore moins de 4 % des Casques bleus sont des femmes. »
Elle a toutefois reconnu qu’un changement de culture s’amorçait, et elle a salué le Canada, le Royaume-Uni et le Bangladesh pour leurs gestes plus concrets en ce sens.
Angelina Jolie n’est pas une nouvelle venue au sein de l’ONU
Cela fait 16 ans que l’actrice américaine s’implique dans les activités de l’ONU. Son initiative, mise sur pieds il y a quatre ans, est destinée à prévenir les violences sexuelles dans les conflits armés et à lutter contre l’impunité de ces actes.
Cette initiative vise toutes les victimes, qu’il s’agisse de femmes, de filles, d’hommes, de garçons ou de personnes affectées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.
L’initiative tente de promouvoir un protocole international pour l’établissement des faits et des responsabilités en cas de violences sexuelles commises en période de conflit.
L’ONU tente ainsi de renforcer l’efficacité des poursuites pénales, l’objectif étant non seulement de dissuader un plus grand nombre d’auteurs potentiels, mais également de garantir que justice soit rendue aux victimes.
La violence sexuelle au sein des Casques bleus canadiens
Le Canada n’est pas à l’abri d’allégations de violences sexuelles lors de conflits. Trois policiers canadiens déployés en Haïti ont été accusés d’agression ou d’exploitation sexuelle depuis 2015.
Le problème des inconduites sexuelles des Casques bleus touche aussi le Québec. Deux policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont été sanctionnés après avoir eu des enfants avec des Haïtiennes, alors que l’ONU proscrit toute relation sexuelle avec des résidents.
Les deux fautifs faisaient partie de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), dans laquelle près de 90 policiers canadiens avaient été déployés.