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Annie Thébaud-Mony : « Il ne doit plus y avoir de permis de tuer dans le monde du travail »

13 Juin 2017


Au moins 2,6 millions de travailleurs sont exposés à un ou plusieurs cancérogènes, selon la dernière étude de l’agence sanitaire Santé publique France. Pour Annie Thébaud-Mony, sociologue spécialiste des questions de santé publique, la prévention des risques professionnels doit devenir l’une des priorités de la gauche qui se reconstruira après les législatives et bataillera face au démantèlement annoncé des protections sociales. D’autant que le coût financier pour soigner les milliers de cancers professionnels est supporté par l’Assurance maladie. « Ce coût, qui devrait être payé par les industriels qui s’enrichissent en mettant la vie des travailleurs en danger, est indûment payé par la collectivité. »

De mon point de vue de chercheure en santé publique, la priorité de la gauche doit être la justice, et la prévention des risques professionnels. Nous devons faire en sorte que certaines formes d’impunité soient brisées, notamment l’impunité de ceux qui commettent des crimes industriels. Prenons le dossier de l’amiante : on a maintenant une idée précise de ce qui s’est passé.