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Pas de revenu universel sans revenu maximum

21 Avril 2017


Le débat sur le revenu universel a disparu de la campagne présidentielle. Selon l’auteur de cette tribune, c’est parce que les partisans de la mesure ne l’ont pas associée à celle d’un revenu maximal. Mais l’un ne va pas sans l’autre.


Michel Lepesant, (p)artisan de la décroissance, l’est également du débat sur le revenu inconditionnel. Il anime le blog Décroissances.

Michel Lepesant

On peut faire l’hypothèse que, après un démarrage en fanfare au début de la longue période électorale, l’effacement de la proposition de revenu universel (RU) suffisant, est d’abord dû à l’oubli de sa nécessaire union avec celle d’un revenu maximum (RM) [1].
Pourtant, une telle articulation aurait d’emblée affaibli deux des principales objections adressées au RU : 
– celle d’une proposition fondamentalement libérale, mais récupérée par des utopistes socialistes et écologistes, jouant les « idiots utiles » à l’insu de leur plein gré ; 
– celle du financement. En effet, la limitation des revenus (et des patrimoines) ne risque pas d’être reprise par la moindre vulgate libérale ; et ce qui sera pris à la minorité qui a trop devra revenir à tous ceux qui n’ont pas assez.
Ajoutons que l’un des effets ouvertement espérés de ce RM sera de provoquer la fuite de ces « riches ». En effet, combien chaque métier coûte-t-il ou rapporte-t-il à la société [2] ? Les estimations sont éloquentes : pour un euro versé en salaire, un ouvrier du recyclage en génère 12 ; un agent de nettoyage hospitalier : 10 ; une employée de crèche : 9,4 ; qu’ils restent ! Alors qu’un banquier d’affaires en détruit 7 ; un publicitaire : 11,5 ; et un conseiller fiscal : 47. Qu’ils dégagent !