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Les idées de la décroissance infusent la société en silence

20 Janvier 2017


Les idées de la décroissance cheminent, explique l’auteur de cette tribune, qu’il s’agisse de la mise en question des façons de consommer, de celles de voyager, ou de la manière de vivre son temps libre. Néanmoins, la « masse critique » ne sera pas atteinte sans intervention sur le terrain politique.

Vincent Liegey est membre et porte-parole du Parti pour la décroissance.


Au printemps dernier le journal Politis publiait un dossier sur la décroissance intitulé « Une révolution silencieuse ? ». En effet, la décroissance semble moins visible dans les débats politiques qu’il y a quelques années. Pourtant elle semble gagner du terrain dans les têtes et dans les débats. Assisterait-on à une transformation silencieuse de la société ? Est-ce suffisant ?
Plusieurs indicateurs semblent montrer que les idées de la décroissance et autres réflexions connexes avancent. On assiste ces dernières années à une certaine prise de conscience des enjeux environnementaux et énergétiques. Les inégalités ne cessent d’augmenter, renforcées par des politiques d’austérité toujours plus violentes. Les classes dirigeantes sont toujours plus discréditées, ce qui ouvre malheureusement aussi des espaces aux mouvements réactionnaires et démagogiques. En parallèle, de plus en plus de citoyens questionnent leurs consommations : réutilisation, partage, réparation, refus du jetable ou encore de nouvelles manières de voyager (local et en vélo) ou de vivre son temps libre. De même, on ne compte plus les articles et études sur le mal-être au travail.
L’émergence d’alternatives concrètes locales partout à travers le monde

Enfin, et plus intéressant, plusieurs études montrent que ces prises de conscience et ce mal-être face à l’absurdité de notre système dominé par le toujours plus et le profit, ouvrent de nouvelles voies. Ainsi 34 % des 15-30 ans mettent en avant « un changement de notre mode de vie et la décroissance » pour répondre aux enjeux climatiques. Une autre étude effectuée en France, Allemagne Italie et Espagne, place la décroissance en tête des scénarios les plus souhaitables.