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La Birmanie recherche la paix avec ses ethnies

31 Août 2016


Aung San Suu Kyi va relever son premier véritable défi depuis que la victoire de son parti aux élections de novembre 2015 l’a propulsée au pouvoir : à son initiative, commence mercredi 31 août une conférence de paix ambitieuse organisée dans la capitale Birmane de Naypyidaw. Elle va réunir quelque 1 800 délégués – dont 200 représentants de la galaxie des guérillas ethniques et les responsables de 92 partis politiques. Preuve de l’importance de cet événement, qui va durer cinq jours, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a prononcé le discours inaugural. La conférence est, selon lui, « un premier pas prometteur ».
Pour Mme Suu Kyi, la paix est la toute première « priorité ». Elle ne fait certes qu’énoncer une évidence : sans paix durable et décentralisation, ce pays aux 135 groupes ethniques ne pourra achever ni le processus de démocratisation en cours, ni poursuivre son développement.
Personne ne se fait trop d’illusions
Des voix s’élèvent cependant déjà pour critiquer la ministre des affaires étrangères et « Conseillère d’Etat » Suu Kyi, titres qui font de l’ancienne dissidente et prix Nobel de la paix la responsable politique N°1 du pays : certains lui reprochent d’avoir convoqué cette grande réunion dans la précipitation. Ce rassemblement hétéroclite de gens qui ne sont d’accord sur rien risquerait ainsi, selon les plus pessimistes, de déboucher sur les impasses habituelles que le « Myanmar » a trop longtemps et trop souvent connu durant son histoire : les conflits, d’intensités variables selon…