Philippe Martinez: La modernité, c’est le progrès social, pas la loi travail!
par Philippe Martinez, secrétaire
général de la CGT, L’Humanité, 26/5/2016
général de la CGT, L’Humanité, 26/5/2016
Depuis l’annonce de son projet de
loi dit travail, le gouvernement a refusé toute forme de
concertation avec l’ensemble des organisations syndicales et
singulièrement la CGT.
loi dit travail, le gouvernement a refusé toute forme de
concertation avec l’ensemble des organisations syndicales et
singulièrement la CGT.
Une réunion sur des sujets très larges et
puis… plus rien !
puis… plus rien !
D’ailleurs, la première version de
ce texte n’a pas été remise en premier lieu aux organisations
syndicales mais à la presse.
ce texte n’a pas été remise en premier lieu aux organisations
syndicales mais à la presse.
La CGT dénonce un gouvernement qui
impose des reculs sociaux successifs par la loi de sécurisation de
l’emploi ou la loi Macron.
impose des reculs sociaux successifs par la loi de sécurisation de
l’emploi ou la loi Macron.
La CGT dénonce un gouvernement qui se
radicalise en bafouant d’abord la démocratie sociale, puis la
démocratie politique avec l’utilisation du 49-3 à l’Assemblée
nationale.
La CGT dénonce un gouvernement qui se
radicalise alors que 74 % de l’opinion publique se dit opposée au
projet de loi travail.
La CGT dénonce un gouvernement qui se
radicalise alors qu’un mouvement social porté par quatre
organisations syndicales de salariés et trois organisations de
jeunesse dure depuis plus de deux mois. Sans compter le fait qu’un
cinquième syndicat de salariés conteste de nombreux articles du
projet de loi, dont l’inversion de la hiérarchie des normes.
Plusieurs ministres, dont le premier
d’entre eux en tête, refusent le dialogue et le débat de fond et
ont fait le choix délibéré de l’invective et de l’autoritarisme
en ciblant le premier syndicat de France, la CGT, et ouvrant ainsi la
voie à la surenchère et aux insultes de la droite et de l’extrême
droite.
d’entre eux en tête, refusent le dialogue et le débat de fond et
ont fait le choix délibéré de l’invective et de l’autoritarisme
en ciblant le premier syndicat de France, la CGT, et ouvrant ainsi la
voie à la surenchère et aux insultes de la droite et de l’extrême
droite.
Le président de la République, le
premier ministre et le ministre de l’Économie font la preuve
qu’ils sont bien engagés dans un combat, mais un combat loin des
réalités sociales du pays et des préoccupations des citoyens,
celui de la candidature à l’élection présidentielle en 2017.
premier ministre et le ministre de l’Économie font la preuve
qu’ils sont bien engagés dans un combat, mais un combat loin des
réalités sociales du pays et des préoccupations des citoyens,
celui de la candidature à l’élection présidentielle en 2017.
Si la CGT salue l’annonce de mesures
spécifiques aux jeunes faites par Matignon et obtenues grâce aux
premières mobilisations unitaires, alors que le gouvernement
fustigeait et dénigrait la jeunesse accusée de ne rien comprendre,
elle ne peut que constater qu’elles n’ont rien à voir avec le
projet de loi travail. La CGT sera pour autant vigilante à
l’application concrète de ces mesures.
Si la CGT salue les avancées dans un
accord signé à l’unanimité des syndicats et du patronat de la
profession du spectacle sur l’indemnisation du chômage, obtenues
là encore par les mobilisations, elle ne peut que condamner
l’opposition du Medef et le silence inquiétant du gouvernement.
accord signé à l’unanimité des syndicats et du patronat de la
profession du spectacle sur l’indemnisation du chômage, obtenues
là encore par les mobilisations, elle ne peut que condamner
l’opposition du Medef et le silence inquiétant du gouvernement.
La CGT dénonce un texte guidé par la
baisse du « coût » du travail qui donnerait moins de protection
aux salariés et baisserait la rémunération. Ainsi, il faudrait
précariser et licencier plus pour embaucher plus ?
baisse du « coût » du travail qui donnerait moins de protection
aux salariés et baisserait la rémunération. Ainsi, il faudrait
précariser et licencier plus pour embaucher plus ?
La CGT ne peut accepter que, avec ce
texte, chaque employeur pourra comme il le voudra « faire sa loi »
dans l’entreprise. Le principe de la dérogation au droit collectif
deviendra donc la règle.
texte, chaque employeur pourra comme il le voudra « faire sa loi »
dans l’entreprise. Le principe de la dérogation au droit collectif
deviendra donc la règle.
C’est pour ces raisons que la CGT
demande le retrait du projet de loi travail et l’ouverture de
véritables négociations pour un nouveau Code du travail identique
pour tous, basé sur :
demande le retrait du projet de loi travail et l’ouverture de
véritables négociations pour un nouveau Code du travail identique
pour tous, basé sur :
La mise en place du nouveau statut du
travail salarié et de la Sécurité sociale professionnelle pour
répondre aux enjeux du monde du travail d’aujourd’hui et de
demain. C’est-à-dire des droits (emploi, carrière, reconnaissance
des qualifications, formation professionnelle, protection sociale…)
rattachés à la personne, évolutifs et progressifs qui empêchent
tout retour en arrière et transférables et opposables aux
employeurs.
Dans le même temps, la CGT revendique
de travailler moins, travailler mieux et travailler tous afin de
concilier création d’emplois et progrès social.
de travailler moins, travailler mieux et travailler tous afin de
concilier création d’emplois et progrès social.
Parce que oui, la modernité, c’est
le progrès social, c’est plus de droits et de sécurité pour
l’ensemble des salariés et des citoyens. Pas un retour au XIXe
siècle.
C’est pour ces raisons que la CGT
demande le retrait du projet de loi travail et demande l’ouverture
de véritables négociations pour un nouveau Code du travail
identique pour tous.
demande le retrait du projet de loi travail et demande l’ouverture
de véritables négociations pour un nouveau Code du travail
identique pour tous.