Selon le PAM et le HCR, une aide d’urgence de 2,5 millions de dollars est nécessaire afin de venir rapidement en aide aux réfugiés maliens installés au Burkina Faso.
La situation est urgente. Dans un communiqué commun publié le 28 mars, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) affirment que si de nouvelles contributions ne sont pas reçues en urgence, 31 000 réfugiés maliens installés dans des camps dans le nord du Burkina Faso pourraient être privés d’assistance alimentaire durant les trois prochains mois.
Selon les deux agences de l’ONU, « la période de soudure qui approche est le moment où ils sont tout particulièrement vulnérables et ont le plus besoin de soutien ». La soudure, qui s’étend en général de juin à septembre, est une période redoutée dans tout le Sahel, pendant laquelle les réserves de la récolte précédente sont presque épuisées alors qu’on attend la récolte suivante.
« Si rien n’est fait, la situation pourrait avoir des conséquences dramatiques »
En 2016, le PAM, faute de ressources suffisantes, n’a pas pu fournir son assistance alimentaire en espèces à ces réfugiés et les rations alimentaires ont été réduites. « La plupart des réfugiés dans les camps dépendent uniquement de l’assistance humanitaire pour survivre. Lorsque cette assistance est réduite ou interrompue, leur état alimentaire et nutritionnel se détériore sévèrement, en particulier en ce qui concerne les femmes, les enfants et les personnes âgées (…) Si rien n’est fait, la situation pourrait avoir des conséquences dramatiques », affirme Jean-Charles Dei, représentant du PAM au Burkina Faso.
Le PAM affirme avoir besoin « de toute urgence » de 2,5 millions de dollars pour pouvoir relancer son assistance alimentaire au Burkina Faso
Dans leur communiqué, les deux agences onusiennes évoquent notamment le risque que de jeunes réfugiés en situation « désespérée » rejoignent les groupes armés de la sous-région. Le PAM affirme donc avoir besoin « de toute urgence » de 2,5 millions de dollars pour pouvoir relancer son assistance alimentaire au Burkina Faso, pays dans lequel plus de 40 000 Maliens, pour la plupart Touaregs, avaient trouvé refuge entre mi-2012 et début 2013, lors du déclenchement de la guerre contre les groupes jihadistes qui avaient fait main basse sur le nord du pays.
Fin février 2016, plus de 33 000 réfugiés maliens étaient toujours recensés au Burkina – un chiffre encore élevé puisque beaucoup d’entre eux refusent de rentrer en raison de la situation sécuritaire très instable dans le septentrion malien.