Pourquoi l’Occident peine à comprendre l’islam
3 Août 2016
Un jeune de 18 ans qui a quitté l’école à 14 ans sans voir lu ni les grands classiques comme Flaubert ni été initié à l’histoire des arts et qui ne peut même pas se rattraper en regardant la télé car dans le gourbi parental il n’y a pas assez de pièces individuelles pour la fratrie si bien que le fait d’allumer le poste présente le risque qu’il tourne en conflit de génération entre les enfants et les parents, les programmes de la télévision française même classés grands publics n’étant plus exempts de scènes choquantes. Hchouma.
A la différence des autres religions monothéistes l’islam n’est pas une religion figée. Seuls ses rites sont immuables. Mais sa doctrine ou dogme est une sorte de magma d’idées, de principes, d’interdits, de préceptes si abstraits que leurs interprétations évolue d’un temps à un autre, d’un homme à un autre, d’un contexte topique, géographique ou historique à un autre… Cette architecture à géométrie variable est beaucoup plus présente dans l’islam sunnite et ses différentes écoles que dans l’islam chiite où il existe une sorte de clergé organisé autour de la personne vénéré du Guide. Cet imam joue un rôle tampon et de gardien du temple ; en ce sens qu’il veille sur l’immuabilité ou l’immunité de la doctrine chiite duodécimaine majoritaire en Irak et en Iran, contre les influences extérieures des autres courants de la nébuleuse la nébuleuse chiite tels que les Nizârites ; les Bohras ou les Zaydites qui sont surtout présents au Yémen et en Arabie saoudite. Contrairement à une idée de plus en plus admise, le chiisme n’est pas une religion de djihad pur et dur à proprement dit comme le sunnisme salafiste ou fondamentaliste. S’il est vrai que le chiisme comme le sunnisme est de nature expansionniste, sa propagation par contre se limite aux zones d’influence sunnite. Par exemple, un chiite de France qui se radicalise ne déclarera pas la guerre à son pays d’accueil pour le convertir par les armes à sa foi, mais le fera s’il vivait dans un pays sunnite. Néanmoins, il est capable de nuire aux intérêts de son pays d’accueil, en cas d’espèce la France, si ce pays nuit au chiisme ou aux intérêts d’un des grands centres du chiisme duodécimain : l’Iran ou l’Irak. C’est ce qui s’était passé en France dans les années 1980 avec la série d’attentats terroristes perpétrés par des combattants chiites sur ordre des mollahs de Téhéran alors mécontents de la politique pro-sunnite de Paris au Liban.
Depuis le début de 2015 c’est l’inverse qui se produit : Pour des raisons économiques la France renoue avec l’Iran chiite en levant ses sanctions commerciales contre Téhéran, un choix que leurs ennemis jurés, les sunnites purs et durs, matérialisés par le vocable Daesh, font payer cher à Paris. Attentats contre Charlie Hebdo, puis contre l’hyper cacher, ensuite contre le grands Boulevards et dernièrement Nice et le père Hamel. Bref Paris doit choisir entre ses intérêts économiques extérieurs et sa sécurité intérieure. Pas facile. Et la polémique sur la formation des imams ou le financement des mosquées est un leurre du moins un égarement ; car ce qui est plus important c’est ce qui s’y passe. Une vérité qu’aucun analyste cathodique attitré ne vous dira, soit par rétention d’infos soit par ignorance.
Un jeune de 18 ans qui a quitté l’école à 14 ans sans voir lu ni les grands classiques comme Flaubert ni été initié à l’histoire des arts et qui ne peut même pas se rattraper en regardant la télé car dans le gourbi parental il n’y a pas assez de pièces individuelles pour la fratrie si bien que le fait d’allumer le poste présente le risque qu’il tourne en conflit de génération entre les enfants et les parents
En général, « depuis l’accession au pouvoir de l’Ayatollah Khomeiny, l’Iran a mis en avant deux priorités essentielles. Tout d’abord, exporter son modèle de révolution islamique auprès des populations chiites de la région afin de renverser les gouvernements sunnites en place », une vision messianique du monde qui peut sembler similaire au Califat sunnite mais pas au point que les djihadistes se bousculent au portillon des recruteurs pour se faire sauter. Pour avoir une idée sur ce djihadisme chiite limité aux pays sunnites, l’exemple de la communauté chiite très présente en Belgique qui au lieu d’œuvrer pour renverser le pouvoir dans ce pays européen est plutôt intéressée dans un premier temps par la conversion de ses populations marocaine et algériennes et dans un second temps leurs pays d’origine. Ce prosélytisme expansionniste chiite duodécimain menace l’ensemble du monde sunnite y compris non arabe comme le Pakistan et seuls des pays où il existe une forte commanderie des croyants comme le Maroc pourront résister à la déferlante des turbans noirs. Au même titre, l’islam sunnite salafiste menace l’ensemble du monde occidental où les élites intellectuelles et politiques continuent d’avoir cette vision monolithique et paternaliste d’une problématique complexe. Comme il a été dit plus haut la doctrine de l’islam sunnite salafiste est en continuelle évolution afin de s’adapter en contournant tous les changements hostiles et autres garde-fous dans/de l’espace d’accueil tel une tumeur cancéreuse qui tisse sa toile de métastases. Je voudrais dire ici que l’avis et l’expertise des analystes et journalistes spécialisés restent déterminants à condition toutefois de rompre avec ces analystes hautains qui commencent toujours par le postulat que l’Occident est meilleur et qu’il est la référence suivies par des observations aussi désarmantes que placebo du genre « …euh ! peut-être qu’on n’a pas assez (ou rien) fait pour ces marginaux… » Un jeune de 18 ans qui a quitté l’école à 14/15 ans sans voir lu ni les grands classiques comme Flaubert ni été initié à l’histoire des arts et qui ne peut même pas se rattraper en regardant la télé car dans le gourbi parental il n’y a pas assez de pièces individuelles pour la fratrie si bien que le fait d’allumer le poste présente le risque qu’il tourne en conflit de génération entre les enfants et les parents, les programmes de la télévision française même classés grands publics n’étant plus exempts de scènes choquantes. Hchouma. Comment voulez-vous que dans ces conditions ce garçon ne se radicalise pas si le premier livre qu’il lit est celui d’un Ibn Taymiyya ? Ce qu’il faudrait c’est du proactif, humain et réaliste.