BDS : Alstom se retire à son tour du nouveau tramway colonial ; pas trop tôt !
CAPJPO-EuroPalestine 14 mai 2019 |
Après le retrait d’une série de firmes européennes, canadienne et australienne du projet israélien d’extension du tramway israélien de l’apartheid (voir notre article https://www.europalestine.net/spip.php?article213), c’est maintenant le français Alstom qui est en passe de se retirer, annonce mardi le site Electronic Intifada, qui salue une avancée notable de la campagne BDS (Boycott – Désinvestissements – Sanctions).
Compte tenu des défections en série, les entreprises israéliennes qui pilotent ce projet de création d’une deuxième ligne de tramway reliant Jérusalem à une série de colonies juives de Cisjordanie occupée ont demandé à leur gouvernement de fixer un nouveau délai pour les appels d’offres.
Dans une lettre adressée à Netanyahou, qu’Electronic Intifada publie mardi sur son site, les dirigeants des entreprises Dan et Electra font part de l’intention d’Alstom de se retirer du dossier, en raison de la violation des droits humains que celui-ci représente.
Des infrastructures en territoire occupé, au profit qui plus est d’une population de colons, constituent en effet une violation flagrante des Conventions de Genève, et peuvent être qualifiées de crime de guerre.
« Nous venons de prendre connaissance, avec surprise, de la position d’Alstom sur le projet, et cette position rend impossible la participation de Dan et Electra à l’appel d’offres, dont l’expiration est imminente », écrivent les sociétés israéliennes à Netanyahou.
« La position d’Alstom est entièrement fondée sur des considérations relatives au conflit israélo-palestinien, et conclut que la mise en œuvre du projet serait manifestement attentatoire aux droits humains », poursuivent Dan et Electra.
La défection d’Alstom entrainerait de facto celle d’une autre entreprise européenne, le catalan Moventia, partie prenante au même consortium.
Rappelons qu’il existe déjà une ligne de tramway colonial à Jérusalem, qui dessert notamment des colonies dans la partie orientale, illégalement occupée, de la ville.
La ligne existante porte le nom de « Ligne Rouge ». C’est Alstom qui fabrique les voitures de ce tramway, et qui assure la maintenance de ce réseau aux termes d’un contrat d’une durée de 22 ans, même si l’entreprise française s’est débarrassée il y a quelques années de sa participation de 20% au capital de la société exploitante, CityPass. Un autre français, Veolia, avait pour sa part retiré toutes ses billes il y a quelque temps.
Mais le projet de seconde ligne (« Ligne Verte »), pour lequel il reste encore d’autres soumissionnaires étrangers potentiels, pénètre plus profondément encore en Palestine occupée. Cela explique peut-être la prudence accrue d’Alstom vis-à-vis du risque pénal, plus qu’une miraculeuse conversion de l’entreprise au respect des droits de l’homme.