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Après des mois de détérioration grave des conditions de détention,des prisonniers et des détenus palestiniens incarcérés dans des prisons israéliennes entament une grève de la faim

french.palinfo 14/Avril/2019
Les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ont entamé hier, le 8 avril 2019, une grève de la faim ouverte après plusieurs jours de négociations entre les représentants des prisonniers et l’administration pénitentiaire. Les négociations ont échoué, ce qui a conduit les prisonniers à lancer une grève de la faim dans la soirée du lundi 8 avril 2019.

Depuis septembre 2018, l’administration pénitentiaire a mis en œuvre une série de mesures répressives à l’encontre des prisonniers, sur la base des recommandations du « comité Erdan ». Le ministre israélien, Gilad Erdan, avait explicitement déclaré que son comité visait à restreindre les conditions de vie des prisonniers palestiniens. Les restrictions oppressives ont commencé par la réutilisation de caméras de surveillance dans la prison pour femmes palestiniennes, Hasharon. Les détenues ont ensuite été transférées à la prison de Damon, caractérisée par son infrastructure ancienne et insuffisante, son manque de services sanitaires adéquats, d’intimité et de besoins élémentaires en matière d’hygiène. 
L’administration pénitentiaire a ensuite installé des brouilleurs de téléphones portables dans les prisons du Naqab et de Rimon. Depuis le début de l’année, les forces d’occupation ont également mené plusieurs raids violents sur des prisonniers, dans les prisons d’Ofer, Rimon et Naqab en utilisant une force excessive et en faisant de nombreux blessés. 
L’administration pénitentiaire a également confisqué des livres et des effets personnels et réduit la quantité et la qualité des repas. En outre, plusieurs prisonniers ont été transférés de leurs quartiers ou prisons et un certain nombre d’entre eux se sont vu interdire les visites de leur famille à titre de mesures punitives.
Après plusieurs réunions de négociation, l’administration pénitentiaire a accepté d’installer des téléphones publics dans plusieurs quartiers pénitentiaires. Cependant, elle est revenue sur son accord et a introduit une nouvelle condition le lundi 8 avril 2019, qui oblige les prisonniers à fournir à l’administration pénitentiaire les numéros qu’ils souhaitent appeler. En conséquence, les prisonniers ont rejeté cette condition et entamé la grève de la faim, car il s’agit d’une tentative de l’administration pénitentiaire de contourner leurs revendications.
La grève de la faim a débuté avec cinq prisonniers, Wael Jaghoub, Mohammad Arman, Zaid Bisisi, Hussein Derbas et Akram Abu Baker. Depuis le début de la grève, des dizaines de prisonniers se sont joints à la grève de la faim et nous nous attendons à ce que leur nombre augmente au cours de la semaine prochaine.
Les prisonniers en grève de la faim demandent : l’élimination des brouilleurs de téléphones portables ; renvoyer les prisonniers récemment transférés de manière punitive de leurs sections dans leurs sections initiales ; installer un téléphone public ; autoriser les visites aux familles interdites pour des raisons de sécurité, y compris les familles de la bande de Gaza ; des soins médicaux appropriés ; transférer une prisonnière de la prison de Damon dans une autre prison où les besoins des femmes détenues sont satisfaits conformément aux normes du droit international ; améliorer les conditions de bosta (véhicule de transfert du prisonnier) et des sections d’attente et mettre fin à toutes les mesures restrictives du comité de Gilad Erdan.
Le Conseil de l’Organisation palestinienne des droits de l’homme (PHROC) soutient les prisonniers dans leur grève de la faim, soutient leurs revendications légitimes et affirme que les autorités d’occupation assument l’entière responsabilité de la vie et de la sécurité des prisonniers.
Le PHROC demande à la communauté internationale, et en particulier au Comité international de la Croix-Rouge, d’intervenir pour assurer la sécurité des prisonniers.
Le PHROC appelle également tous les États contractants aux Conventions de Genève et au Règlement de La Haye à prendre leurs responsabilités afin de garantir que la vie des prisonniers et leurs conditions de détention soient protégées par le droit international.