Hébron: des enfants accompagnés à l’école après le départ d’observateurs
french.palinfo 10/Février/2019 |
Des membres d’une organisation palestinienne ont accompagné dimanche les enfants à l’école à Hébron en Cisjordanie occupée, disant vouloir les protéger des colons israéliens après le départ des observateurs internationaux.
Fin janvier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé que son gouvernement mettait fin au mandat d’une mission internationale d’observateurs basée à Hébron, plus grande ville de Cisjordanie où les tensions sont vives entre Palestiniens et colons.
La mission d’observateurs, baptisée «TIPH» (Présence internationale temporaire), était déployée à Hébron jusqu’au 31 janvier en vertu d’un accord israélo-palestinien conclu après le massacre en 1994 par un colon de 29 Palestiniens priant au Caveau des Patriarches, lieu saint pour les juifs et les musulmans.
Elle comptait une soixantaine d’observateurs -norvégiens, suédois, italiens, suisses et turcs. Son mandat était renouvelé tous les six mois.
Dimanche, des Palestiniens de l’organisation «Jeunes contre les colonies», portant des gilets bleus avec l’inscription «observateur» en anglais, arabe et hébreu, ont accompagné des enfants à l’école, selon un photographe de l’AFP.
«Nous avons lancé une campagne pour documenter les violations dont font l’objet des enfants se rendant à l’école dans ce secteur où il y a des colons et des soldats de l’armée d’occupation», a déclaré à l’AFP Issa Amro, membre de cette organisation.
«Nous n’allons pas remplacer les observateurs internationaux mais nous essayons autant que possible de sécuriser les enfants sur le chemin de l’école», a-t-il ajouté.
De petites bagarres ont éclaté entre colons, Palestiniens et soldats israéliens sur le chemin.
Hébron est située dans le sud de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans. Elle est la seule ville de Cisjordanie, où vivent 600 colons protégés par des milliers de soldats, des blocs de béton et des miradors au milieu de quelque 200.000 Palestiniens.
Elle est souvent décrite comme une poudrière. Les tensions sont particulièrement vives autour du tombeau des Patriarches -la mosquée d’Ibrahim pour les musulmans-, au coeur de la Vieille ville, où reposent selon la tradition plusieurs figures bibliques.
La TIPH avait pour principale tâche de recenser et rapporter les violations commises par les colons ou par les Palestiniens, mais elle n’était pas autorisée à intervenir directement lors d’éventuels incidents.
Israël, qui accusait cette mission de partialité, a porté plainte contre certains de ses membres ces dernières années.
La colonisation israélienne dans les territoires occupés est considérée comme illégale au regard du droit international.