Comment les compagnies de tourisme locatif font leur beurre de l’occupation de la Palestine
Al-Jazeera 5/Février/2019 |
Les sites Internet de location Airbnb, Booking.com, Expedia et TripAdvisor sont accusés par Amnesty International de gagner de l’argent grâce à des « crimes de guerre ».
Les géants du tourisme en ligne, Airbnb, Booking.com, Expedia et TripAdvisor bénéficient des « crimes de guerre » en offrant des services dans les colonies de peuplement israéliennes, toutes illégales au regard du droit international, a fait savoir un rapport publié mercredi.
L’étude d’Amnesty International intitulée Destination: Occupation a demandé à ces entreprises de ne plus répertorier les hébergements, les activités et les attractions touristiques situés dans les colonies des territoires occupés.
« Ils le font bien qu’ils sachent que l’occupation de la Cisjordanie par Israël, y compris Jérusalem-Est, est régie par le droit international humanitaire selon les termes duquel les colonies de peuplement israéliennes sont considérées comme illégales », indique le rapport.
« Dans leurs relations commerciales avec les colonies de peuplement, les quatre sociétés contribuent et profitent du maintien, du développement et de l’expansion des colonies de peuplement illégales, qui constituent des crimes de guerre au regard du droit pénal international. »
Amnesty a accusé les entreprises de « normaliser » les colonies de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
« Pour stimuler les réservations, de nombreuses inscriptions dans les colonies se vantent de leur proximité avec des zones de beauté naturelle dans les territoires occupés, telles que la Mer Morte, les réserves naturelles et le désert », selon le rapport.
« En répertoriant et en promouvant ces caractéristiques naturelles ainsi que les activités et attractions naturelles, les entreprises numériques renforcent l’attractivité des inscriptions, en assurant un plus grand nombre de touristes et en tirant un bénéfice financier de l’exploitation illégale des ressources naturelles palestiniennes. »
En vertu du droit international, les colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens occupés sont illégales.
Amnesty a lancé une campagne en 2017 appelant les gouvernements à empêcher les entreprises implantées dans leurs pays d’opérer dans les colonies de peuplement israéliennes.
« Les gouvernements du monde entier doivent prendre des mesures pour réglementer les entreprises ou les activités sur lesquelles ils exercent un contrôle », indique le rapport.
Avenir de la Palestine
En novembre 2018, la société Airbnb a annoncé qu’elle supprimerait toutes les annonces situées dans les colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie « qui sont au cœur du différend entre Israéliens et Palestiniens ».
Cette décision a été violemment condamnée par Israël mais félicitée par les défenseurs des droits des Palestiniens lorsqu’elle a été annoncée.
Amnesty a toutefois critiqué le fait qu’Airbnb n’a pas étendu cette décision à Jérusalem-Est.
En réponse à cette décision, le Simon Wiesenthal Center, a placé Airbnb sur la liste des « 10 plus graves incidents antisémites dans le monde » à la fin de l’année.
Un groupe de citoyens américains a également intenté un procès pour discrimination contre la société.
Israël a occupé la Cisjordanie, la bande de Gaza, une partie du plateau du Golan et Jérusalem-Est occupée après la guerre des Six jours en 1967.
Plus de 600 000 Israéliens vivent maintenant dans les colonies de peuplement illégales de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
Les Palestiniens réclament ces zones et la bande de Gaza pour leur propre État de Palestine avec Jérusalem-Est pour capitale. Israël revendique la totalité de Jérusalem comme capitale.
30 janvier 2019 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine