Rouen : enquête ouverte après le suicide d’un prêtre accusé d’agression sexuelle
Le figaro.fr 20/09/2018 |
Jean-Baptiste Sèbe, qui s’est suicidé mardi dans les combles d’une église, avait commis une «faute morale» de nature sexuelle à l’encontre d’une jeune fille majeure il y a quelques années, a déclaré jeudi l’archevêque de Rouen.
Le prêtre Jean-Baptiste Sèbe, 38 ans, s’est donné la mort mardi dans les combles de l’église Saint-Romain à Rouen. Il faisait l’objet d’une dénonciation de la part d’une femme l’accusant de comportements sexuels indécents sur sa fille majeure. Ce jeudi, le parquet a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour «agression sexuelle». «La mère, qui s’est manifestée auprès de l’archevêché, et sa fille, viennent d’être identifiées, elles vont être auditionnées incessamment sous peu», a déclaré le procureur de la République adjoint à Rouen, Étienne Thieffry. Des investigations sont également en cours pour trouver les causes de la mort du prêtre. «À ce stade, rien ne laisse à penser qu’il y a eu l’intervention d’un tiers dans sa mort», a indiqué le procureur adjoint.
Lors d’une conférence de presse, l’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, a rappelé l’existence d’une «plainte à l’autorité diocésaine d’une maman disant que sa fille lui avait dit que le père Jean-Baptiste Sèbe a eu, il y a deux ou trois ans, des gestes inappropriés envers sa fille qui était majeure à l’époque des faits allégués». L’archevêque avait convoqué le prêtre lundi dernier pour qu’il s’explique sur ces accusations. «Il a avoué une conduite inconvenante à l’égard de cette jeune fille. Nous avons échangé et convenu qu’il s’agissait d’imprudence dans la relation avec cette femme comme cela arrive à un certain nombre d’hommes ou de femmes» a-t-il poursuivi indiquant «qu’il n’y avait pas eu, par la suite, d’autres rencontres avec cette fille».
«Agression sexuelle»
«Aucun signe ne pouvait laisser prévoir un tel geste de la part du père Jean-Baptiste Sèbe»
Dominique Lebrun, archevêque de Rouen
Invité à préciser la nature de ce que revêtait la «faute morale» du prêtre, l’archevêque a précisé vouloir rester «dans une réserve sur la description des gestes», tout en affirmant «que ça peut être une agression sexuelle». Mais selon lui «aucun signe ne pouvait laisser prévoir un tel geste de la part du père Jean-Baptiste Sèbe», en faisant référence à son suicide. Interrogé pour savoir s’il avait saisi l’autorité judiciaire après avoir recueilli les aveux du prêtre, il a indiqué que la victime présumée était majeure. «Il n’y avait pas d’obligation de signalement», a-t-il expliqué. «Le vicaire général avait invité la plaignante à porter plainte si elle considérait que c’était une agression», a-t-il ajouté. Elle n’avait pas déposé plainte.
Jean-Baptiste Sèbe, ordonné prêtre en 2005, Strasbourgeois d’origine, était curé de la paroisse Saint-Jean XXIII de Rouen Nord. Il était aussi directeur du centre théologique universitaire et du service de formation permanente, d’après le site internet du diocèse de Rouen.