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🌐 WOMEN’S STORIES _ Emma Gonzales

Par Mooréa Lahalle, Le Figaro Madame, 23 mars 2018

Icône de la lutte anti-armes à feu aux États-Unis
Emma
Gonzales fait partie des survivants de la fusillade qui a fait 17 morts du
lycée Marjory Stoneman Douglas, à Parkland. (Fort Lauderdale, février 2018.). 
Photo
Rhona Wise
Rescapée
de la fusillade dans un lycée de Floride le 14 février, Emma Gonzales est
devenue la porte-parole de toute une génération en s’en prenant au président
Donald Trump et à la puissante NRA. Elle défilera samedi, à Washington, pour
désarmer l’Amérique. 
 

Emma
Gonzales est une rescapée. Elle a survécu à la fusillade perpétrée par Nikolas
Cruz le 14 février au lycée Marjory Stoneman Douglas, à Parkland, en Floride.
Bilan : 17 morts – des étudiants pour la plupart. Depuis samedi 17 février, la
lycéenne de 18 ans est aussi devenue la
porte-parole de la lutte anti-armes à feu aux États-Unis
.
Trois
jours après la tuerie, une manifestation est en effet organisée en hommage aux
victimes à Fort Lauderdale. Emma Gonzales, la voix tremblante, prend la parole
à la tribune durant près de onze minutes. «À tous les hommes politiques ayant
reçu des dons de la NRA, honte à vous», crie la jeune femme, cheveux rasés et
bracelets colorés attachés autour du poignet.
“5800
dollars, c’est ce que valent ces gens pour vous, Trump ?”

Malgré
son âge, la jeune femme n’hésite pas à cibler nommément le président
Donald Trump
et à dénoncer ses liens avec la National Rifle
Association (NRA), principal et puissant lobby américain des armes. «Si le
président me dit en face que c’était une terrible tragédie et qu’on ne peut
rien y faire, je lui demanderai combien il a touché de la NRA. Je le sais : 30
millions de dollars (24 millions d’euros, NDLR) ! Et divisé par le nombre de
victimes par balles aux États-Unis en 2018 seulement, cela fait 5 800 dollars.
C’est ce que valent ces gens pour vous, Trump ?»
Reese
Witherspoon et Demi Levato en soutien
Retransmis
en direct sur les chaînes d’information en continu, la prise de parole d’Emma
Gonzales est rapidement remarquée. Et partagée sur les réseaux sociaux. Des
personnalités vont même jusqu’à la soutenir ouvertement sur Twitter.
À
l’instar de l’actrice Reese
Witherspoon
qui écrit dans un tweet : «Les jeunes comme
#emmagonzales vont changer le monde. Écoutez-la !». La chanteuse Demi Levato va
même jusqu’à lancer un appel en ligne pour entrer en contact avec la lycéenne.
Le compte éponyme sur le même réseau social ne cesse de gagner des abonnés
(près de 60.000 personnes à cette heure).

Une
nouvelle journée de mobilisation est prévue samedi 24 mars. Jusqu’à un
demi-million d’adolescents et d’adultes vont déferler sur Washington pour le
plus grand rassemblement contre les armes à feu de l’histoire des États-Unis,
avec des centaines d’autres marches prévues ailleurs dans le pays.
Emma
Gonzales et d’autres jeunes issus de la «génération
des fusillades scolaires
» font à ce titre la Une du Time, qui leur
consacre aussi un dossier.
Emma
Gonzales et quatre camarades de la «génération fusillade scolaire» à la Une du Time.
Photo Time

LGBTQ

L’engagement
d’Emma Gonzales n’est pas nouveau : la lycéenne n’a jamais eu peur d’affirmer
ses engagements. En octobre dernier, sur le site américain, The Eagle Eye,
elle était mise en avant comme la présidente du club Gay-Straight Alliance
(GSA), association étudiante qui prône l’égalité, l’équité et défend les droits
de la communauté LGBTQ. «Nous ne sommes qu’une organisation locale, mais je
pense qu’il est important de promouvoir la sensibilisation à tous les niveaux
pour concevoir un meilleur avenir pour tout le monde», argumentait-elle à
l’époque.
Autre
combat, vanté sur le compte Instagram de son lycée : son choix de se raser le
crâne par souci d’économie (entretien) et de gain de temps. Des raisons qu’elle
avait expliquées à ses parents à l’aide d’un document Power Point.