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Comprendre la situation du Proche-Orient aujourd’hui : de la fin de la Guerre Froide aux lendemains des «Printemps arabes» (3/3)

25 Janvier 2017

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our comprendre la situation du Proche-Orient d’aujourd’hui, il est nécessaire de revenir sur un siècle d’histoire. Il faut en effet remonter aux lendemains de la première guerre mondiale pour voir se mettre en place une grande partie des données géopolitiques qui expliquent la multiplicité et l’enchevêtrement des conflits actuels. Une chose est sûre, si les grandes puissances ont longtemps influé de façon décisive sur le cours des événements, les acteurs régionaux et locaux sont allés en s’affirmant de façon grandissante tout au long du siècle. Après la domination de la Grande-Bretagne et de la France durant l’entre-deux-guerres, les deux superpuissances de la guerre froide prennent le relais. Après la chute du Mur de Berlin s’ouvre la phase de l’omnipotence étatsunienne remise en cause après le 11 septembre 2001. L’ère de la globalisation voit les puissances régionales élargir de façon croissante leur autonomie voire leur indépendance d’action, leur influence, et s’exacerber les rivalités entre elles. Tentons d’y voir un peu plus clair.


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La fin de la Guerre Froide et l’éphémère domination américaine

L’effondrement de l’empire soviétique en 1991 ouvre une période particulière de l’histoire du monde et de la région. L’ « hyperpuissance américaine » va se déployer sans rencontrer de grandes résistances. L’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein ouvre la séquence. Endetté auprès des monarchies du Golfe suite aux dépenses de sa guerre menée contre l’Iran, le dictateur irakien pense trouver des fonds en s’emparant des puits de pétrole koweïtiens.  L’occupation du Koweït est condamnée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Elle déclenche en effet en retour l’intervention militaire étatsunienne, baptisée « Tempête du désert »,  sous couvert des Nations Unies. C’est la guerre du Golfe de janvier 1991 qui se termine par l’écrasante défaite et l’expulsion de l’armée irakienne du Koweït. La plupart des pays de la région soutiennent à titre divers l’opération voulue par Georges Bush. Nombreux en effet sont les acteurs proche-orientaux satisfaits de voir affaibli le régime baathiste de Bagdad. L’Irak est alors mis sous embargo onusien. La population civile en souffre terriblement tandis que les cadres du régime renforcent leur pouvoir grâce aux violations de l’embargo.