General

La loi ne veut pas d’insectes dans nos assiettes

5 Juin 2017



Près de 2 milliards de personnes sur Terre mangent des insectes, surtout en Asie, en Amérique latine et en Afrique centrale. En Europe, ce type de consommation se développe lentement. Mais plus qu’une réticence culturelle, c’est le frein de la loi qui bloque.

En France, consommer des insectes ne va pas de soi. Pourtant, malgré les blocages culturels que l’entomophagie – le fait de manger des insectes – peut susciter, il faut lui reconnaître de multiples qualités. Riches en protéines, en vitamines et en acides aminés, pour fournir la même quantité de protéines, les insectes sont d’un élevage économe en eau et peu polluant. Par exemple, les grillons ont besoin de six fois moins de nourriture que les bovins, quatre fois moins que les moutons et deux fois moins que les porcs et les poulets. En outre, ils émettent moins de gaz à effet de serre et d’ammoniac que l’élevage conventionnel.

Les insectes jouent de surcroît un rôle majeur dans la reproduction des plantes et peuvent être élevés en utilisant des déchets organiques. Ils sont une source potentielle de protéines pour les humains, soit en consommation directe, soit indirectement dans les aliments reconstitués, soit comme une source de protéines dans l’alimentation des animaux. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) y voit même un moyen de résoudre le problème de la faim dans le monde. Dans un rapport de 2013, elle en recommande l’élevage à grande échelle. Elle souligne également la valeur nutritive pour l’alimentation humaine. Par exemple, les teneurs en oméga 3 insaturés et en six acides gras du ver de farine sont comparables à celles du poisson, et bien supérieures à celles du bétail ou du porc. Quant aux teneurs en protéines, vitamines et minéraux du ver de farine, elles sont comparables à celles du poisson et de la viande.