General

Les manœuvres militaires Defender Europe 20 réduites pour cause de Coronavirus : pendant ce temps, les aviateurs italiens, espagnols et allemands batifolent sous le Drapeau Rouge au Nevada

Antonio Mazzeo 13/03/2020
« Après une évaluation minutieuse des activités en cours pour l’exercice Defender Europe 2020 et à la lumière de l’épidémie de coronavirus d’aujourd’hui, nous modifierons l’exercice en réduisant le nombre de participants américains ; les activités associées à l’exercice seront remodelées en accord étroit avec les Alliés et les partenaires afin d’atteindre nos objectifs de formation les plus élevés ».

Tradotto da Fausto Giudice
C’est maintenant officiel : le commandement des forces armées usaméricaines en Europe basé à Stuttgart (Allemagne) a décidé de faire table rase des jeux de guerre prévus en Europe centrale et orientale en avril et mai dans le cadre du maxi-exercice auquel devaient participer plus de 37 000 militaires, des milliers de véhicules lourds, de chasseurs-bombardiers et d’unités navales et sous-marines des pays de l’Alliance atlantique. « La protection de la santé de nos forces armées et de celle de nos alliés de l’OTAN est un objectif prioritaire », poursuit la note publiée par le Commandement US pour l’Europe. « Nous prenons l’épidémie de coronavirus au sérieux et sommes convaincus qu’en prenant cette décision, nous continuerons à jouer notre rôle dans la prévention de la propagation du virus, tout en continuant à maximiser nos efforts pour développer notre alliance et notre partenariat et renforcer la réponse globale contre toute crise et éventualité. D’autres mises à jour sur Defender Europe seront communiquées dans les prochaines heures ».
La décision usaméricaine a été formalisée après l’annulation de la première phase de l’exercice en Norvège et en mer Arctique (Exercice Cold Response 20). C’est précisément à cause de l’explosion de l’urgence coronavirus sur tout le vieux continent que la Finlande a annoncé il y a quelques jours son retrait des jeux de guerre dans la Baltique ; même le ministre italien de la Défense, Lorenzo Guarini, par une note datée du 12 mars, a annoncé son intention de ne pas participer à Defender Europe. « Les hommes et les femmes de la Défense sont sur le terrain sans relâche pour faire face, en ce moment délicat, à l’urgence sanitaire et pour assurer la mise en œuvre des décisions importantes prises par le gouvernement », a déclaré Guerini. « C’est pourquoi j’ai envisagé, avec l’État-major général de la Défense et en informant le commandement de l’OTAN, de ne pas confirmer notre contribution à l’exercice. Tout en soutenant sa valeur stratégique, j’ai jugé approprié de maintenir la contribution maximale des forces armées dans cette situation ».
La décision du gouvernement a été partagée par toutes les forces politiques et l’opinion publique. Dommage qu’au même moment, de l’autre côté de l’océan, dans le Nevada (USA), un autre maxi-exercice aérien, Drapeau Rouge (Red Flag 2020-02), avec la participation des divisions d’excellence de l’armée de l’air provenant des bases de Pise, Grosseto, Gioia del Colle, Trapani-Birgi, Pratica di Mare et Amendola (Foggia). « Avec les premiers décollages des engins italiens, Red Flag a officiellement débuté le 9 mars, l’un des exercices aériens les plus complexes et les plus réalistes organisés au niveau international, impliquant les forces aériennes usaméricaines, espagnoles et allemandes sur la base usaméricaine de Nellis », rapporte avec emphase l’État-major général de la Défense. « Pour la première fois depuis 1989, l’armée de l’air participe avec trois types d’avions : les Eurofighters des 4e, 36e et 37e escadres ; le CAEW (Conformal Airborne Early Warning) de la 14e escadre d’entraînement en mer et les F-35 de la 32e escadre d’Amendola, tous deux présents pour la première fois dans ce scénario particulier. Il s’agit de l’événement d’entraînement le plus important de 2020 pour l’Armée de l’air, un exercice dans lequel les pilotes consolident leurs capacités dans l’utilisation des systèmes d’armes fournis et la validité de leurs tactiques, à travers l’organisation et la coordination de paquets composés d’un grand nombre d’avions, tout en consolidant la capacité à opérer conjointement avec d’autres détachements, tant des Forces armées que d’autres pays ».
Aucun danger de coronavirus, donc, pour Red Flag, qui prendra fin le 20 mars. Après tout, aucun des protagonistes armés ne pouvait manquer l’occasion de vivre en direct les nouveaux systèmes de renseignement et de cyberguerre achetés : les simulations des futures guerres aérospatiales et cybernétiques se dérouleront dans un immense polygone du Nevada, situé près de la base aérienne de Nellis, l’une des plus grandes installations militaires du monde. Plus de 75% de toutes les munitions et bombes dont disposent les forces armées usaméricaines et de l’OTAN ont été testées sur le champ de tir. Depuis sa première édition en 1975 jusqu’à aujourd’hui, Red Flag a accueilli les forces aériennes de 29 pays et plus de 506 000 militaires.
« Le déploiement opérationnel et logistique au Nevada pour l’exercice aérien a été effectué par nos forces armées comme prévu, malgré les efforts d’organisation concomitants sur le plan national dans le cadre des actions actuelles de gestion et de réponse aux urgences COVID-19 », conclut la note de l’État-major général. Qui sait si, après la mission irresponsable aux USA, l’isolement obligatoire à domicile sera décrété pour tout le personnel participant, comme mesure préventive à la propagation du coronavirus dans toute l’Italie …
« Nous volons pour un monde meilleur » : vidéo de l’armée de l’air espagnole pour le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, depuis la base de Nellis. On vit vraiment une époque formidable…