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À propos de virus et de fétichistes

Günther Moewes 21/03/2020
La crise du Corona le montre une fois de plus : les mêmes schémas d’action prévalent partout – et ils ne donnent rien de bon.

Tradotto da Fausto Giudice
Ce que le moustique tigre, le SARS, le zika et la grippe porcine ne pouvaient pas faire, le coronavirus le fait : la déclaration finale de faillite de la mondialisation. Avec lui, la nature se retourne contre ses pires ennemis : les croisiéristes, les touristes de longue distance, ceux qui refusent la honte de voler en avion, les fétichistes de la marchandise.
Particulièrement piquant : même les instituts économiques et les partisans de la mondialisation se rendent compte aujourd’hui qu’il n’est pas particulièrement judicieux de se rendre dépendants de pays où l’on consomme des chauves-souris, des tatous ou de la poudre de corne rhinocéros pour la production d’accessoires automobiles, d’antibiotiques, de combinaisons de protection et de désinfectants.
Un grand journal national a en fait titré : « L’Allemagne bien positionnée contre le coronavirus ». Et par là, il n’entendait pas la protection civile, mais plutôt les réserves et les dédommagements envisagées par le ministre des Finances pour les industries touchées et les actionnaires majoritaires.
Comment cela se fait-il ? Le décalage entre le libéralisme économique et les intérêts de la population a déjà fait l’objet de plusieurs réflexions dans cette chronique. Ce schéma se retrouve aujourd’hui dans tous les domaines de la vie, ainsi que dans les contradictions ironiques, la poudre aux yeux et les mesures laxistes et trop tardives qui y sont associées. Personne n’ose fermer les frontières, restreindre les voyages et le commerce en temps utile, car cela viole le fétichisme de la croissance.
Prenons l’exemple de la catastrophe climatique : les intérêts économiques sont diamétralement opposés aux intérêts naturels et démographiques. Tout est trop tard et trop laxiste. Prenons l’exemple des protestations des supporters lors des matchs de football : « Fouteurs de merde contre mécènes » était l’expression utilisée par les médias conservateurs majoritaires. Ou peut-être plutôt : des jeunes mis sur la touche contre des « actionnaires majoritaires » ? Il y a eu, sans aucun doute, des insultes inconvenantes. Mais là encore, une poudre aux yeux : qui a déchaîné cette langue fécale ? Réponse : Les « actionnaires majoritaires » de la Silicon Valley avec leurs cyniquement nommés « réseaux sociaux », contre lesquels les États non seulement ne font presque rien, mais dont les représentants sont reçus avec soumission par la chancelière allemande et les ministres comme des hôtes officiels.
Combien de virus, de sécheresses, de courriers haineux, d’inondations et d’ouragans faudra-t-il encore avant que les irresponsables ne réalisent que leur idéologie économique et du travail en est la cause ?