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Brûle, néolibéralisme, brûle

Pepe Escobar 29/10/2019
Le néolibéralisme est – littéralement – en train de bruler. Et de l’Équateur au Chili, l’Amérique du Sud, une fois de plus, montre la voie. 

Contre l’austérité vicieuse et universelle du FMI, qui déploie des armes de destruction économique massive pour briser la souveraineté nationale et favoriser les inégalités sociales, l’Amérique du Sud semble enfin prête à reprendre le pouvoir de forger sa propre histoire.

Trois élections présidentielles sont en cours. La Bolivie semble avoir été réglée dimanche dernier, alors que les suspects habituels crient « Fraude ! » L’Argentine et l’Uruguay seront de la partie dimanche prochain.


Le retour de flamme contre ce que David Harvey a magnifiquement conceptualisé comme une accumulation par dépossession est, et continuera d’être, une salope. Il finira par atteindre le Brésil – qui, à l’heure actuelle, continue d’être déchiqueté par les fantômes de Pinochet. Le Brésil, après d’immenses souffrances, finira par se relever. Après tout, les exclus et les humiliés de toute l’Amérique du Sud découvrent enfin qu’ils portent en eux un Joker.
Le Chili privatise tout
La question posée par la rue chilienne est flagrante : « Qu’est-ce qui est pire, échapper aux taxes ou envahir le métro ? » Il s’agit de faire les maths de la lutte des classes. Le PIB du Chili a augmenté de 1,1% l’an dernier alors que les bénéfices des plus grandes entreprises ont augmenté dix fois plus. Il n’est pas difficile de trouver d’où l’énorme fossé provient. La rue chilienne souligne comment l’eau, l’électricité, le gaz, la santé, la médecine, les transports, l’éducation, le salar à Atacama, même les glaciers ont été privatisés.