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Séville, 5 septembre : 20 militants du SAT jugés pour une expropriation alimentaire dans un hypermarché Mercadona

Sindicato Andaluz de Trabajadores 28/08/2019
Le 5 septembre 2019, 20 militants du SAT feront face à un nouveau procès : le ministère public et le plaignant, Mercadona requièrent un total de 30 ans de prison, un an et demi par personne.

Tradotto da Fausto Giudice
La cause du procès est l’expropriation de nourriture d’un centre commercial Mercadona en août 2012, il y a sept ans.
Il convient de rappeler les circonstances de cet été 2012, au cours duquel la SAT a mené une série d’actions dont l’expropriation de denrées alimentaires de base d’un Mercadona à Ecija et d’un Carrefour à Arcos de la Frontera.
L’Andalousie était alors confrontée aux coups les plus durs de la crise capitaliste : un million et demi de chômeurs, 300 000 familles sans revenu, des dizaines d’expulsions quotidiennes, de longues files d’attente dans les cantines sociales, 30% de nos enfants ne pouvaient avoir une nourriture suffisante et nécessaire …
Pendant ce temps, 400 000 tonnes de nourriture étaient jetées à la poubelle et les journaux télévisés ouvraient sur la prime de risque, les taux d’intérêt et le sauvetage possible de l’Espagne, cachant la souffrance des familles pendant cinq ans de crise économique continue.
Dans ce cadre, au SAT, nous avons lancé une campagne de mobilisation dans le but de faire remonter cette amère réalité à la surface, pour qu’on parle moins de la prime de risque et davantage des besoins des gens ordinaires. Il était également nécessaire de pointer les coupables de la crise et c’est pourquoi on a occupé des succursales bancaires. En même temps que l’on dénonçait la situation, on envisageait des solutions possibles.
En juillet, des mairies et les agences pour l’emploi ont été occupées, exigeant des gouvernements, tant central qu’andalou, un plan spécial pour l’emploi qui créerait des emplois dans nos villages. Le domaine militaire de Las Turquillas a également été occupé pendant plus de 20 jours, exigeant que ses 1 200 hectares soient mis en culture et créent des emplois dans la région. Quelques mois plus tôt, en mars, le domaine public de Somonte avait également été occupé pour empêcher sa privatisation.
Et dans le cadre de cet agenda de mobilisations, l’expropriation des denrées alimentaires de base a été décidée pour attirer l’attention du public sur la situation critique vécue par des milliers de familles qui souffraient littéralement de la faim en Andalousie.
Cette action a été suivie par les Marches Andalousie Debout qui, en août et septembre, ont parcouru les huit provinces pour connecter le milieu rural avec les villes et les luttes des deux. Les expropriations de nourriture et les marches ont généré une vague expansive qui a renforcé toutes les luttes, pas seulement du SAT, et qui a conduit aux Marches de la Dignité qui, le 22 mars 2014, ont amené à Madrid plus d’un million et demi de personnes de tous les peuples de l’État, demandant la fin de la politique qui faisait payer la crise à ceux et celles qui ne l’avaient pas provoquée.
On nous accuse de vol. Quand vous volez, vous essayez de tirer profit de ce vol. Les denrées alimentaires de base, d’une valeur monétaire minimale, ont été livrées en pleine lumière et sous les yeux des médias devant eux, à La Corrala Utopía, un bloc d’immeubles occupé depuis des mois par des familles sans abri et sans ressources.
Les deux actions d’expropriation menées au Mercadona d’ Écija (Séville) et au Carrefour d’Arcos de la Frontera (Cadix), étaient simultanées. Dans les deux cas, aucune violence n’a été utilisée, les chariots de nourriture sont sortis rapidement par la porte sans que les agents de sécurité réagissent à temps pour l’empêcher. A Arcos, Carrefour a décidé de ne pas porter plainte et d’assumer la “livraison” de la nourriture. En revanche, Mercadona a porté plainte contre nous pour vol avec violence.
Depuis lors, la situation n’a pas beaucoup changé, maintenant le chômage est simplement déguisé avec un emploi précaire qui signifie que des milliers de familles andalouses qui travaillent sont pauvres même si elles ont un contrat de travail ? en raison de la violation généralisée des conventions et des droits les plus fondamentaux du travail.
Cependant, on peut dire que ces actions ont mis en lumière la réalité qui avait été cachée pendant des années et que des millions de personnes ont subi en silence. C’est pourquoi il est indispensable que, le 5 septembre, toute cette dignité et cette solidarité qui sont encore là soient remises en marche pour accompagner ceux d’entre nous qui sont à nouveau confrontés à leur justice. Cette justice tordue qui emprisonne les travailleurs journaliers et réprime ceux qui se rebellent tout en libérant les corrompus, les banquiers et les membres de la famille des Bourbons.
RV le 5 septembre à 11h30 devant les Tribunaux de Séville
(Avenida de la Buhaira, nº 6. Edificio Nova)