La société civile guinéenne refuse son contrôle par l’etat !
Samuel Demba Doulamou 05.06.2019 |
Les associations de la société civile s’opposent au projet de loi proposé par l’Etat devant désormais contrôler toute structure humanitaire sur le territoire national. C’est au cours d’une conférence animée ce mardi 28 mai à la maison de la presse de Kipé Daadya dans la commune de Ratoma, qu’elles ont exprimé leur indignation relative aux articles 10 et 58 dudit projet.
A en croire ce défenseur des droits de l’Homme, les dispositions contenues dans cette présente loi remettent en cause l’existence et la liberté des organisations de la société civile en Guinée.
Maître Foromo Frédéric Loua explique : « L’article 10 par exemple parle de l’association qui dans son travail porte atteinte à l’intégrité ou à la forme républicaine. ça consiste à écarter les associations sur le terrain, mais aussi ceux 34,35 qui aggravent les incriminations et prévoient même deux ans de prison pour celle qui va se constituer après que une décision administrative est consacrée sa dissolution ».
S’adressant à l’Etat dans sa communication, Me Foromo a bien voulu rappeler l’exécutif à l’ordre. « Ce à quoi l’Etat peut s’attendre, c’est seulement un rapport narratif voir exactement ce qu’elles font. Concernant les rapports financiers, nous avons l’obligation de rendre compte à nos bailleurs de fonds. Ce n’est pas à l’Etat de nous imposer cela ».
Pour le président du CNOCS-DDG, il est normal que l’Etat prenne ses responsabilités quant au contrôle à exercer sur l’ensemble des activités de ces associations sur le terrain. Le seul bémol pour Salmana Diallo est que l’Etat voudrait les empêcher de mener librement leurs activités.
« Mais pourquoi, le cabinet du ministère de l’administration du territoire se permet à travers son cabinet de délivrer des associations. En plus, il faut souligner si l’Etat, une activité avec les bailleurs, il favorise ses relations personnelles. Cependant d’autres ne figurent même pas sur le terrain. Et leur dote de faux papiers ».
Pour terminer, Maître Frédéric Loua se dit perplexe quant à l’article 58 qui pourrait abroger les associations en exercice sur le terrain au cas où cette proposition entrait en vigueur.