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Quand le Mossad infecte la messagerie WhatsApp

CAPJPO-EuroPalestine 16 mai 2019
La société de messagerie WhatsApp, filiale de Facebook, vient de révéler qu’un nombre indéterminé de son milliard d’utilisateurs, ont eu leur téléphone infecté par un logiciel espion développé par une firme israélienne issue du Mossad.

La faille de sécurité a finalement été trouvée par les ingénieurs de WhatsApp et corrigée, a indiqué l’entreprise.
Tout utilisateur de WhatsApp est en conséquence invité à mettre à jour l’application sur son propre téléphone, sans que cela constitue bien évidemment une garantie à toute épreuve.
Le logiciel espion s’appelle Pegasus. Il a été développé par l’entreprise israélienne NSO group, formée par d’anciens membres de la centrale israélienne d’espionnage qu’est le Mossad. Le gouvernement israélien reconnaît d’ailleurs que c’est lui qui délivre les autorisations de ventes de Pegasus dans le monde entier. Le tout, sans rire, « pour aider à la lutte contre le terrorisme » !
Parmi les clients identifiés de Pegasus, figurent, entre autres, des services du régime saoudien, qui s’en sont servis l’an dernier pour traquer l’entourage du dissident Jamal Khashoggi, finalement découpé à la scie par des tueurs au service du prince héritier du royaume, Mohamed Ben Salmane (MBS).
Les actions de l’entreprise ont également été dénoncées par le lanceur d’alerte Edward Snowden, qui a révélé l’existence du programme de surveillance secret de la National Security Agency (NSA) états-unienne. Snowden a notamment qualifié l’an dernier le NSO Group israélien de « pire des pires acteurs dans la vente de ces outils de vol de données ».
« En août 2018, un employé d’Amnesty International a été ciblé par Pegasus, comme l’ont été des militants et des journalistes en Arabie saoudite, au Mexique et aux Emirats arabes unis », a déclaré de son côté l’ONG, qui va porter plainte contre le ministère israélien de la Défense.
Des associations israéliennes de défense des droits de l’homme ont déposé des plaintes similaires.
Apple et Google avaient déjà ces dernières années identifié des attaques par Pegasus et avaient annoncé avoirs corrigé leurs failles respectives, sans décourager pour autant les espions israéliens de poursuivre la commercialisation, auprès d’un nombre indéterminé d’officines et services gouvernementaux, de leurs matériels.
Sources : Financial Times, Le Monde
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