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“Karam al-Ja’ouni” – le quartier de Jérusalem résiste au déplacement sioniste

french.palinfo 13/Février/2019
Les familles résidant dans le quartier de Karam al-Ja’ouni, au nord de la ville occupée de Jérusalem, continuent de résister à la politique de l’occupation israélienne et à ses tribunaux injustes, qui soutiennent les associations de colons qui tentent de les expulser de leurs terres et de leurs maisons où vivent depuis leur déplacement de la ville de Jaffa en 1948. 

La résistance légale qui a duré plus de dix ans devant les tribunaux s’est accompagnée d’un sit-in et d’une manifestation pacifique pour faire face au déplacement et à l’expulsion ; les associations de colons n’arrivant pas à produire des preuves de la propriété des terres sur lesquelles les maisons de Karam al-Ja’ouni ont été construites.
Plus de 100 familles palestiniennes vivent à Karam al-Ja’ouni, dans le quartier de Sheikh Jarrah, au nord de Jérusalem. Ils vivent sur un terrain de 18 dunams (1,8 ha) comprenant 29 structures que l’occupation israélienne envisage d’évacuer pour construire des logements pour les colons juifs dans le cadre du projet de déracinement et de déplacement de la ville sainte le plus important depuis 1967. 
Pendant deux décennies, les propriétaires des maisons de Karam al-Ja’ouni se sont battus devant des tribunaux israéliens pour empêcher leur expulsion, mais les tribunaux israéliens ont fini par se prononcer en faveur des associations de colons après avoir présenté des documents revendiquant la propriété du terrain. 
Nous restons inébranlables dans nos maisons
Mohammed al-Sabbagh, propriétaire d’une maison de cinq étages, vit avec ses cinq frères. Les autorités d’occupation israéliennes (AOI) lui ont ordonné d’évacuer son domicile dans un délai prédéterminé et 50 membres de sa famille sont sous la menace d’un déplacement dans les prochains jours. 
Dans une interview avec le Centre d’information palestinien, al-Sabbagh a exprimé sa crainte que les menaces d’évacuation de la maison venant des autorités d’occupation et des colons ne leur fassent revivre ce qui s’est passé en 2008-2009, lorsque l’AOI a fait de plusieurs familles du quartier des sans-abri.
« Nous continuons à résister aux décisions israéliennes et à rejeter les colonies israéliennes », a-t-il déclaré. « Ce sont nos droits et nous ne les abandonnerons pas. Nous appelons à l’intensification de la solidarité locale et arabe avec nous pour refuser les décisions israéliennes », a-t-il déclaré. 
Quant à Um Mohammed al-Sabbagh et ses cinq enfants, qui vivent dans la même maison, ils sont inquiets à l’approche de la mise en œuvre des menaces israéliennes. Ils ont affirmé ne pouvoir quitter la maison car ile ne peuvent ni acheter ni louer une autre.
La mère âgée, qui souffre de plusieurs maladies, dont le diabète, vit avec ses enfants dans la maison depuis des décennies, rêvant du droit de retourner dans le village qu’ils ont été forcés de quitter en 1948. Elle dit : « Si les autorités de l’occupation veulent nous expulser d’ici, (Sheikh Jarrah), nous avons 250 dunums à Jaffa. » 
Faux documents
Sur les détails de l’affaire, l’avocat Husni Abu Hussein, chef de l’équipe de défense du quartier Karam al-Ja’ouni à Jérusalem et avocat de la famille al-Sabbagh, a déclaré qu’il disposait de papiers et de documents confirmant la nullité des prétentions des associations de colons sur la propriété de terres et de maisons dans le quartier de Karam al-Ja’ouni.
Dans une interview avec le Centre d’information palestinien, Abou Hussein a déclaré que les papiers détenus par les associations de colons juifs étaient fausses et erronés. « Les papiers sont complètement faux et n’ont aucun lien avec les maisons ou les terres du quartier », a déclaré Abou Hussein. 
Il a ajouté : « Leurs papiers appartiennent à une terre du village de Lifta, situé à l’ouest de la ville de Jérusalem », affirmant que les associations de colonisation « ont trompé et menti au bureau du cadastre en 1972. »
Il a révélé que la décision de l’Unité d’action et de mise en œuvre du tribunal israélien d’évacuer la maison où vit la famille al-Sabbagh a été gelée jusqu’au 16 février.
« A ce stade, il n’y a pas de décision d’évacuer al-Sabbagh ni aucune autre famille, mais environ 10 affaires relevant du tribunal de première instance israélien pourraient faire l’objet d’expulsions », a-t-il déclaré.