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Le nombre de victimes de violences sexuelles a bondi de 53% en 2017

AFP 06/12/2018
Ces chiffres de 2017 sont à prendre “avec précaution” car cette hausse peut-être aussi due à la libération de la parole initiée par #MeToo.

Le nombre de personnes déclarant en 2017 avoir été victimes de violences sexuelles en dehors de leur foyer a augmenté de 53% en un an, sur fond de libération de la parole, selon une vaste enquête statistique publiée ce jeudi 6 décembre.
De 173.000 en 2016, les personnes s’estimant victimes d’abus sexuels sont passées à 265.000 l’an dernier, indiquent l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et l’Insee dans leur enquête annuelle de victimation et de perception de la sécurité, qui confirme par ailleurs que le terrorisme reste la première préoccupation des Français.

La libération de la parole y est pour quelque chose

L’ONDRP appelle toutefois à prendre ces chiffres “avec précaution”. Dans le cas des violences sexuelles, l’Observatoire justifie sa prudence par une “modification des questions” posées dans l’étude en 2017 et attribue cette hausse au “contexte de libération de la parole autour des violences sexuelles peu avant la collecte des données” dans le sillage de l’affaire Weinstein et du mouvement #MeToo.
“Ces résultats pourraient donc refléter une prise de conscience par les personnes interrogées de leur statut de victime, de la représentation de ce qu’est une violence sexuelle, et par là même amener une plus forte déclaration des personnes victimes”, explique l’ONDRP.
Cette 12e enquête de “référence”, au cours de laquelle 16.000 personnes de 14 ans et plus ont été interrogées, permet de mesurer l’évolution de la délinquance au-delà des seules statistiques administratives, en sondant les Français qui ne portent pas systématiquement plainte lorsqu’ils sont victimes.
Les vols et cambriolages en augmentation
Les taux de plainte sont en effet très variables. S’ils dépassent les 75% pour des cambriolages ou des vols de voiture, ils tombent sous la barre des 30% en cas de violences physiques. Le taux dégringole à moins de 15% lorsqu’il s’agit de violences sexuelles ou de violences dans le ménage et au sein du couple.
Parmi les autres indicateurs, les victimes de cambriolage et de tentative de cambriolage sont à nouveau orientées à la hausse après trois années de baisse. Les vols sans violences, ni menaces, en baisse depuis une dizaine d’années, enregistrent une forte hausse (+46%) et franchissent la barre du million de victimes déclarées.
L’enquête confirme en outre qu’en 2018 le terrorisme reste la première préoccupation des Français (30%), devant le chômage (18%), même si, trois ans après le début de la vague d’attaques jihadistes qui a frappé la France, sa part diminue de deux points.