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Un « accord à l’amiable » : comment Israël a obtenu ce qu’il voulait d’Oslo

Jonathan Cook 20/09/2018
Vingt-cinq ans après, les analystes affirment qu’Oslo n’a pas échoué : il a donné à Israël les moyens d’empêcher l’émergence d’un État palestinien.

Il n’y aura pas de célébrations cette semaine pour commémorer la signature des Accords d’Oslo à Washington il y a 25 ans. C’est un jubilé d’argent mais il n’y aura pas de fêtes dans les rues, pas de tasses commémoratives, pas de pièces frappées pour la circonstance.
Les Palestiniens ont pratiquement ignoré cet anniversaire historique, et Israël ne l’a souligné que par une poignée d’articles de presse déplorant ses failles.
Le plus important événement a été un documentaire, The Oslo Diaries, diffusé à la télévision israélienne et qui doit passer cette semaine aux États-Unis. Il décrit les événements à l’origine des accords de paix signés par le dirigeant palestinien Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, à Washington le 13 septembre 1993.
L’euphorie suscitée par le processus de paix initié par la Norvège il y a un quart de siècle paraît aujourd’hui tout à fait inappropriée à la plupart des observateurs. Les retraits progressifs des territoires palestiniens occupés promis par Israël se sont très vite arrêtés.
Et les pouvoirs de l’Autorité palestinienne, un embryon de gouvernement palestinien issu d’Oslo, sont toujours réduits à la gestion des soins de santé et du ramassage des ordures dans les zones palestiniennes densément peuplées, et à la coordination avec Israël pour les questions de sécurité.
La conclusion à laquelle aboutissent généralement ceux qui essaient aujourd’hui de tirer les leçons de ce qui s’est passé est la suivante : Oslo n’a pas permis de faire la paix, les accords d’Oslo n’ont jamais été correctement mis en œuvre et les négociations ont été tuées dans l’œuf par les extrémistes palestiniens et israéliens.
L’Occupation s’est réorganisée
Mais les analystes interrogés par Middle East Eye ne sont pas de cet avis.