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Soon-Yi Previn, la femme de Woody Allen, se livre sur les accusations d’agression sexuelle contre son mari

Marine Chassagnon 17/09/2018
La fin d’un long silence. Soon-Yi Previn, fille adoptive de Mia Farrow (ex-compagne de Woody Allen) et femme du réalisateur de “Manhattan” depuis bientôt 21 ans, s’est exprimée pour la première fois ce dimanche 16 septembre dans un entretien accordé au magazine Vulture, sur les accusations d’agression sexuelle portée par sa demi-sœur Dylan Farrow à l’encontre de son mari.

“Ce qui arrive à Woody est si pénible et injuste. Mia a profité du mouvement #MeToo pour placer Dylan en victime et une génération entière la prend en considération alors qu’elle ne devrait pas”, estime celle qui est tombée amoureuse du compagnon de sa mère adoptive 25 ans plus tôt.
Dylan Farrow, qui l’accuse depuis 1992 d’avoir abusé d’elle sexuellement quand elle avait sept ans, a parlé pour la première fois face caméra de ces allégations le 18 janvier dernier. “Je dis la vérité et je pense que c’est important que les gens se rendent compte qu’une victime, une accusatrice, compte. Que cela suffit à changer les choses”, confiait la jeune femme.
Avant même la diffusion de cet entretien, l’acteur franco-américain Timothée Chalamet, révélé ces derniers mois dans des films comme “Call Me by Your Name” ou “Lady Bird” et nouvelle coqueluche d’Hollywood, déclarait sur son compte Instagram regretter d’avoir travaillé avec Woody Allen sur son prochain film, “A Rainy Day in New York”.
Woody Allen, qui a toujours démenti ces accusations, a notamment affirmé en 2014, dans une tribune publiée dans le New York Times, que sa fille adoptive avait été poussée au mensonge par Mia Farrow lors de leur acrimonieuse séparation due à la liaison entre le réalisateur et Soon-Yi Previn.
Malgré les dires de sa mère adoptive, Soon-Yi Previn s’est toujours défendue d’être sous l’influence de Woody Allen. “Je ne suis pas une jeune fille en fleur retardée qui a été violée, molestée ou abîmée par un beau-père maléfique. Loin de là”, clamait-elle en 1992.
Dans cet entretien, la femme de Woody Allen évoque longuement sa relation avec Mia Farrow et notamment leur première rencontre. “Il y avait beaucoup d’excitation autour d’elle. Elle est venue vers mois et elle a lancé ses grands bras autour de moi pour me faire un câlin. Moi, je reste debout, droite comme un i et je me dis ‘Qui est cette femme? Peut-elle retirer ses mains?’ Elle ne m’a pas semblé sincère”, confie Soon-Yi Previn.
Selon elle, Mia Farrow avait “installé une hiérarchie au sein de ses enfants. Elle favorisait l’intelligence et le physique qu’elle préférait, blond au yeux bleus”. Soon-Yi Previn se souvient également de l’impatience dont l’actrice a fait preuve avec elle et confie avoir été humiliée par cette dernière à plusieurs reprises. Moses Farrow, son demi-frère défend la même opinion au sujet de leur mère adoptive et soutient son père adoptif Woody Allen.
Mais tous les enfants adoptés par Mia Farrow ne sont pas du même avis. En réponse à cet article dans lequel Soon-Yi Previn se livre à cœur ouvert, Ronan et Dylan Farrow ont publié un communiqué pour exprimer leur mécontentement.
“Je dois tout ce que je suis à Mia Farrow. C’est une mère dévouée qui est passé par tous les enfers pour sa famille tout en nous construisant un foyer aimant. Mais cela n’a jamais empêché Woody Allen et ses alliés de dépeindre une histoire diffamatoire sur ma mère pour discréditer les accusations d’abus de ma sœur. En temps que frère et fils, je suis en colère contre le New York Magazine (ndlr: Vulture est la partie culture/people du New York Magazine) qui participe ainsi à ce travail avec cet article écrit par une amie et une admiratrice de longue date de Woody Allen. En tant que journaliste je suis choqué par le manque d’attention porté aux faits, par le refus de ne pas avoir inclus un œil contradictoire dans ce papier et par l’incapacité à publier une réponse de la part de ma sœur. Les victimes d’abus méritent mieux”
Sa sœur, Dylan Farrow qui accuse Woody Allen de l’avoir agressée enfant a également tenu à prendre la parole sur les réseaux sociaux.
“Woody Allen m’a agressée lorsque j’avais 7 ans. Une série d’attouchements inappropriés et abusifs ont amené un juge à dire qu’il n’y avait aucune preuve que j’étais abusée et qu’il était dangereux pour moi d’être en présence de Woody Allen. L’auteure de l’article a écrit sur son amitié avec Woody Allen. L’idée de laisser l’amie d’un prédateur écrire un article avec un seul point de vue attaquant la crédibilité d’une victime est dégueulasse. Quand le New York Magazine m’a contactée ils ont évoqué de nombreuses faussetés. L’auteure a même sous entendu que ma mère m’avait poussée à mentir. L’article contient également de drôles d’accusations sur ma mère mais ne mentionne pas qu’un procureur a sans doute trouvé une raison à mon agression dans le fait que Woody Allen est en thérapie pour soigner son obsession de mon corps. Ma mère ne m’a jamais embobinée mais elle me soutient même quand Woody Allen lâche les chiens contre elle en la personne de ses avocats et communicants. Grâce à ma mère j’ai grandi dans une maison merveilleuse, remplie d’amour dont elle était la créatrice. J’ai un message pour les médias et tous les soutiens de Woody Allen: personne ne “me place en victime”, Je suis toujours une femme, adulte qui porte des accusations inchangée depuis deux décennies et soutenues par les évidences. Mon seul regret est que ma mère soit la cible de telles accusations. Honte à vous New York Magazine”