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Les Ouïghours en exil, toujours sous la pression des autorités chinoises

Par 18-08-2018
Les Ouïghours en exil sont sous pression en France.

Cette minorité ethnique turcophone et musulmane du Xinjiang, implantée dans le nord-ouest de la Chine, fait en ce moment l’objet d’une sévère répression, selon les associations de défense des droits de l’homme. Le pouvoir chinois justifie sa politique sécuritaire par la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Eloignée de presque 7 000 kilomètres de son Xinjiang natal, cette jeune Ouïghoure sent toujours le regard des autorités chinoises sur elle. Arrivée en France il y a dix ans pour faire ses études, elle verra bientôt son passeport expirer. Le problème : la Chine ne veut pas le renouveler.
Elle témoigne de façon anonyme : « Imaginez aussi que vous n’avez pas de passeport ; comment vous faites pour renouveler la carte de séjour ? On a besoin d’un passeport. Si on n’a pas de passeport, comment on va faire ? Si on n’arrive pas à renouveler nos pièces d’identité, on n’arrive pas à travailler. On ne peut rien faire. »
Des tracas administratifs qui, selon les experts, visent à faire revenir les Ouïghours en Chine pour les placer dans les « centres de rééducation », ou plutôt « d’endoctrinement politique », selon le Congrès mondial ouïghour.
Un jeune homme venu en France pour faire ses études est persuadé que sa mère se trouve dans l’un de ces centres. Impossible d’en savoir plus, car les membres de sa famille qui décrochent le téléphone savent qu’ils sont sur écoute.
« Ma famille m’a raconté une autre histoire. Ils m’ont dit qu’elle est partie pour faire des examens ou des trucs comme ça. Là maintenant, j’ai compris : elle est au camp ! Je ne sais pas si elle est vivante ou pas, je n’ai même pas entendu sa voix jusqu’à aujourd’hui. Je suis vraiment bloqué, je ne sais pas où elle est. »
Selon le Congrès mondial ouïghour, près d’un million de personnes seraient détenues dans les centres de rééducation. Cela représente 10% de la population totale de cette minorité.
La Chine défend sa politique sécuritaire dans le Xinjiang
La Chine avait vigoureusement démenti lundi dernier, le 12 août, la détention dans des centres de rééducation d’un million de Ouïghours, à l’occasion d’une audition devant un comité des droits de l’homme de l’ONU, à Genève. Le Xinjiang est peuplé d’environ 22 millions d’habitants, dont 10 millions de Ouïghours. Au nom de la lutte contre le terrorisme, Pékin a imposé des mesures de sécurité draconiennes. Le Parti communiste chinois au pouvoir justifie la surveillance de la population dans ce vaste territoire semi-désertique, où check-points policiers et caméras de surveillance sont omniprésents, par les menaces posées par l’extrémisme islamiste, le terrorisme et le séparatisme. Ces dernières années, des attentats commis par des Ouïghours ont fait des centaines de morts en Chine.