Migrants: l’Italie et la Libye exhument un accord vieux d’il y a dix ans
RFI 09-07-2018 |
L’Italie cherche à fermer ses frontières. Dans ce sens, le nouveau gouvernement vient de réactiver un traité d’amitié signé avec la Libye en 2008.
A l’époque, le texte avait permis à Silvio Berlusconi et Mouammar Kadhafi de mettre fin à 40 ans de relations tumultueuses, mais le début de la révolte libyenne, en février 2011, avait enterré l’accord. Le nouveau chef de la diplomatie italienne l’a ressorti lors de sa première visite à Tripoli le week-end dernier, car il permet le refoulement des migrants partis de Libye.
Les responsables libyens et italiens restent vagues sur le contenu de ce énième accord arrêté entre les deux parties samedi dernier. Cet accord vise à priori à lutter contre la migration clandestine, mais renforce aussi la présence militaire italienne en Libye.
Selon ce qui filtre des déclarations officielles, le nouvel accord se réfère à celui de 2008. Ce qui implique l’intensification de la lutte contre le flux migratoire, non seulement en essayant de bloquer la frontière maritime, mais aussi en agissant du côté des frontières terrestres du pays. Cet accord précédent prévoyait entre autres la réalisation d’un contrôle des frontières libyennes qui soit géré par des sociétés italiennes qui possèdent les moyens technologiques nécessaires. L’accord de 2008 stipulait aussi que les deux parties devaient collaborer à la définition des initiatives bilatérales et régionales pour prévenir du phénomène de l’immigration clandestine dans les pays d’origine des flux migratoires.
Un autre accord signé en 2017, par le gouvernement de Fayez al-Sarraj a donné le droit aux avions italiens de sillonner le ciel libyen et à la présence de navires italiens dans les eaux maritimes. Ceci en plus d’une base maritime à Tripoli. L’accord décidé la semaine dernière donne en plus le droit à Rome d’avoir aussi une présence militaire dans le Sud libyen.
Quant au coût de ses opérations, il a été mentionné que l’Italie et l’Union européenne allaient se charger du budget à hauteur de 50% pour chaque partie.