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En France, six générations sont nécessaires pour sortir de la pauvreté

RFI, 16-06-2018

Selon une
étude réalisée dans 24 pays de l’OCDE, un descendant d’une famille pauvre devra
attendre en moyenne cinq générations avant d’atteindre le revenu moyen. En
France, il faut même compter six générations.
Selon
l’étude, un enfant dont les parents n’ont pas fait d’études supérieures aura
lui-même peu de chances d’y parvenir (illustration). Bertrand Langlois / AFP
Selon une
étude réalisée dans 24 pays de l’OCDE, un descendant d’une famille pauvre devra
attendre en moyenne cinq générations avant d’atteindre le revenu moyen. En
France, il faut même compter six générations.
Cent
quatre-vingts ans, soit six générations. Voilà ce qu’il faut pour qu’un
individu issu d’une famille pauvre en France atteigne le revenu moyen, qui
s’élève à 27 000 euros. C’est ce qu’estime un rapport de l’OCDE publié ce
vendredi (document en
anglais
). Il en est de même en Allemagne ou au Chili.
Dans
l’ensemble des pays de l’OCDE, il faut compter en moyenne cinq générations.
Parmi les mauvais élèves figurent le Brésil et l’Afrique, où il faudrait neuf
générations. A l’inverse, au Danemark et dans les pays nordiques (Norvège,
Suède, Finlande), deux à trois générations seulement sont nécessaires pour
s’élever socialement.
« Il
n’y a plus de mobilité sociale dans les pays de l’OCDE : les revenus, la
profession, le niveau d’éducation se transmettent d’une génération à l’autre »,
a résumé Gabriela Ramos, conseillère spéciale auprès du secrétaire général de
l’OCDE, lors de la présentation du rapport à la presse.
L’étude
montre ainsi qu’un enfant dont les parents n’ont pas achevé leurs études
secondaires aura lui-même moins de chance de les terminer. De la même façon, la
mauvaise santé se transmet avec la pauvreté.
L’étude
révèle également que les individus sont plus pessimistes qu’il y a 20 ans. Ils
sont nombreux à penser que la réussite individuelle dépend de celle des
parents.
Sentiment
de précarité, insatisfaction, manque de confiance sont autant de freins à la
croissance, alors qu’Emmanuel Macron a affiché sa volonté de combattre les
déterminismes sociaux. Le chef de l’Etat doit annoncer sa stratégie de lutte
contre la pauvreté le mois prochain.