General

Malades de la silicose, des milliers de mineurs d’Afrique australe enfin indemnisés

Courrier International, 07/05/2018

Sept
géants miniers d’or ont signé le 3 mai en Afrique du Sud un accord
historique d’un montant de 330 millions d’euros pour l’indemnisation de
leurs employés souffrant de cette maladie pulmonaire. Pour ce journal
sud-africain, c’est une victoire, même si tout n’est pas encore réglé.
Un ancien
mineur du Lesotho constituant son dossier de demande de réparations avec un
clerc, le 12 janvier 2012, à Semongkong, au Lesotho. Photo / Ed Cropley /
REUTERS

C’est
l’aboutissement d’un recours collectif inédit en Afrique du Sud, avec des
dédommagements s’élevant à 5 milliards de rands (330 millions
d’euros). Les plaignants affirment avoir contracté la maladie pulmonaire après
avoir travaillé pendant des années dans les mines d‘or qui ont fait la richesse
de l’Afrique du Sud.

La
silicose est provoquée par l’inhalation de poussières de silice, notamment lors
du forage de roches, et elle affecte les poumons de manière irréversible.
Réglementation inadéquate
“En
surface, il semble y avoir beaucoup à célébrer [avec cet accord]. Mais si l’on
creuse, certaines préoccupations demeurent”, tempère
pourtant le
Daily
Maverick
. Les enquêtes réalisées par ce journal en ligne
sud-africain montrent que les protections utilisées par les mineurs sont
toujours bien insuffisantes, alors que la réglementation relative à
l’exposition aux particules dans le pays est toujours en deçà des
standards internationaux.
“Même si
les sociétés minières se préparent enfin à payer une compensation adéquate aux
victimes de la silicose, il est possible que les travailleurs qui exploitent
actuellement l’or puissent encore contracter la maladie”, d’autant que celle-ci
peut mettre vingt ans à se déclarer.
Le Daily
Maverick remarque par ailleurs que des mécanismes de compensation existent déjà
en Afrique du Sud, mais “la lourdeur bureaucratique” entrave de possibles recours.
Pour
mettre des visages sur ces histoires de souffrance au travail, le journal en
ligne propose également une série de
portraits
de ces hommes et de ces femmes affectés par
la silicose.